L'alliance Stephen King / George A. Romero est synonyme de réussite. Ainsi, dix ans après le très bon Creepshow, les deux maîtres de l'horreur réitèrent l'expérience pour notre plus grand plaisir en adaptant cette fois-ci "La Part des Ténèbres" du romancier, qui raconte comment un écrivain connu sous un pseudonyme décide de passer à autre chose et de faire mourir son alter ego. Mais une série de meurtres laisse croire qu'il en est le coupable, la police collectionnant de plus en plus des preuves accablantes.


Basé sur sa propre vie (King utilisa très longtemps le pseudonyme de Richard Bachman), La Part des Ténèbres nous entraîne dans l'un des scénarios les plus habiles écrits par le romancier américain... Garni d'une mise en scène soignée et d'un excellent casting donna pour l'occasion une très bonne interprétation, le long-métrage joue la carte du thriller horrifique dont le suspense n'a d'égal que sa maîtrise du sujet : notre héros est-il victime d'une machination, de sa propre paranoïa ou d'un élément fantastique irrationnel ? C'est sur ce doute et la présence progressive du fantastique que va utiliser Romero, au final très à l'aise dans cette histoire à rebondissements (une chose assez inhabituelle).


On pense d'ailleurs à Martin, qui jouait lui aussi sur cette question de doute existentiel. Ici, le réalisateur se surpasse derrière la caméra, proposant aussi bien des moments de frissons réussis que des séquences aux effets spéciaux encore aujourd'hui sidérants (les millions de passereaux qui envahissent la maison, la décomposition de George...).


Extrêmement fidèle au bouquin original, le film possède une thématique sur la schizophrénie ici brillamment proposée (un gimmick de Stephen King), notre héros campé par le très convaincant Timothy Hutton sombrant peu à peu dans une certaine folie. Et si le personnage de George Stark (l'alter ego de Thad) est un peu trop déluré, celui de Thad est parfait, bien ancré dans la réalité et donc dans la folie. En somme, ce film finalement méconnu est à voir absolument, La Part des Ténèbres étant non seulement l'une des meilleures adaptations d'une œuvre du King mais également l'un des plus réussis de Romero.

Créée

le 3 avr. 2019

Critique lue 335 fois

Critique lue 335 fois

D'autres avis sur La Part des Ténèbres

La Part des Ténèbres
Adrast
7

King Romero ? King size !

Littérature, horreur et schizophrénie : un triptyque appétissant qui ne déçoit pas. Alors que la première heure « réaliste » nous oriente sur la piste de la schizophrénie pure et dure, la suite des...

le 16 mai 2011

9 j'aime

La Part des Ténèbres
Jibest
3

Meurtres au crayon

Bonjours aspirants cinéastes, découvrez dans ce cours comment faire pour pouvoir encore payer ses factures quand on est un réalisateur en voie de ringardisation avancée (ce qui vous arrivera plus tôt...

le 30 janv. 2014

5 j'aime

3

La Part des Ténèbres
Z_eyd_
5

Le hasard fait bien les choses....

... Car j’ai toujours considéré la part des ténèbres comme un livre mineur dans la carrière de Stephen King, et comme un film mineur dans la carrière de Roméro. Le film c’est fais dans la douleur, la...

le 20 juin 2014

2 j'aime

2

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10