La Scoumoune va tourner

Un film pas du tout à la hauteur de son casting, avec Jean-Paul Belmondo en tête d'affiche, et la merveilleuse Claudia Cardinale dans un second rôle pas assez ample pour son talent. La Scoumoune suit le parcours d'un gangster français des années 1930 à l'après-guerre : il infiltre le sommet de la pègre marseillaise pour innocenter un ami emprisonné, participe à une guerre des gangs, rejoint finalement son ami en prison, gagne sa libération en déminant les plages après la guerre, et enfin essaie de prendre une retraite bien méritée. Tout ça en 1h40, donc autant dire que le scénario est trop brouillon. Les événements importants se succèdent les uns après les autres, sans laisser de trace ni chez le spectateur ni sur le personnage de Belmondo, qui ne réagit même pas à l'annonce de la mort de son fidèle compagnon qui tentait de le libérer. Le début du film, notamment, est vraiment impossible à suivre. Je n'ai pas réussi à retrouver la preuve, historiquement parlant, de l'utilisation de prisonniers pour le déminage (autres que les prisonniers de guerre allemands), et je doute que les gens des années 1930 s'habillaient et se coiffaient comme dans les années 1960. Pour finir, si vous voulez voir ce que l'esthétique des années 1960 pouvait faire de pire, regardez simplement le générique, c'est terrifiant.