Aimez-vous Berlioz ? Sa vie tourmentée valait bien un film, même si Christian-Jaque n'était peut-être pas le cinéaste idoine pour la réaliser. Contrairement à de nombreux longs-métrages tournés pendant l'Occupation, sous la férule de la firme Continental, La symphonie fantastique n'est pas précisément une œuvre légère, divertissante et censée faire oublier les tracas du quotidien aux Français. La fièvre patriotique qui en sourd aurait d'ailleurs sérieusement agacé un certain Goebbels mais cet aspect-là est évidemment celui qu'on retient le plus dans cette biographie très romancée et qui s'autorise quelques ellipses gigantesques. Ce n'est pas si mauvais, pourtant, avec des dialogues vifs dans sa première partie et une interprétation solide des seconds rôles, Bernard Blier, Renée Saint-Cyr et Jules Berry, en tête. Jean-Louis Barrault, pour sa part, ne fait vraiment pas dans la nuance, comme d'habitude, et a parfois tendance à hystériser le côté mélodramatique du film. En définitive, le film donne envie d'en savoir plus sur l'existence et la musique de Berlioz, ce qui est son principal mérite.