La Taverne de l'enfer, de son titre français, est un film sur l'univers des quartiers défavorisés du New York des années 40.


De manière surprenante, l'optimisme du premier Rocky disparaît totalement au profit d'une ambiance sombre et mélancolique.
Il est question de trois frères rêvant de sortir de la misère du quartier pauvre de Hell's Kitchen en organisant des matchs de catch, seule échappatoire et rempart contre les désillusions du Rêve américain.
Nous sommes en territoire connu et pourtant c'est un film radicalement différent que nous propose Sly car il laisse de côté la fable au profit d'un humour parfois très noir et aussi d'une dureté assez sentencieuse quant au destin de certains de ses personnages.


Ces belles qualités laissent entrevoir quelques maladresses dans la réalisation mais tout cela reste honnête et bien interprété car Stallone fait preuve d'humanisme lorsqu'il s'agit de dépeindre des personnages emprunt de fêlures et touche le spectateur par sa simplicité.


Oeuvre très personnelle et profondément juste car faisant écho à la jeunesse de Sly, Paradise Alley aurait donné, s'il avait été un succès, une tout autre tournure à la carrière de l'acteur. Malheureusement les flops consécutifs de F.I.S.T de Norman Jewison et un peu plus tard Nighthawks de Bruce Malmuth vont bouleverser sa vie d'acteur et de cinéaste.
Il est de notoriété publique que Sly s'est fourvoyé par la suite dans une boulémie créative n'arrivant pas à faire la distinction entre l'attente du public et ses propres désirs, piétinant une destinée qui devait atteindre les sommets.


Pour sa première réalisation, deux ans après l'immense succès public et critique de Rocky, l'étalon italien réussi à rameuter du beau monde dans son équipe notamment Armand Assante qui fait ses premiers pas au cinéma, son fidèle collaborateur et ami Joe Spinell, Kevin Conway, Anne Archer et même Tom Waits pour un petit rôle.
Côté technique, Sly fait appel à un très grand chef op, Laszlo Kovacs, qui travailla sur Easy Rider, New York, New York de Scorsese et...Ghostbusters de Ivan Reitman.
Bill Conti compose un score discret mais emprunt d'une tristesse rappelant son travail deux ans plus tôt sur Rocky.
Enfin il faut noter que c'est le premier film réalisé par Sly avec son Expendables qui n'est pas issu d'une suite comme les Rocky, Rambo ou encore la séquelle de la Fièvre du samedi soir de Badham.

niroux_houblon
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le 5 janv. 2020

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