Pour une première rencontre avec le réalisateur Dag Johan Haugerud, je peux dire que je n’ai pas été déçue.
Ce film, dont certains plans m’ont procuré de profonds frissons, m’a bousculée et émerveillée à la fois.
Le premier amour, dans tout ce qu’il a de plus brut, de plus violent et de plus déchirant par cette intensité typique que l’on ne ressent qu’à cette occasion-là, y est retranscrit avec une justesse remarquable.
Nous suivons la jeune adolescente, Johanne, tomber éperdument amoureuse de l’une de ses professeures. Celle-ci décide alors de conserver par écrit toute cette histoire pour ne jamais en perdre la trace et vient nous la narrer en même temps qu’elle la partage avec sa grand-mère, puis sa mère.
Ce trio féminin est d’ailleurs choisi à la perfection : toutes trois, idéales dans leur rôle, apportent ce côté plus réaliste et terre à terre, en profond contraste avec le point de vue de la jeune Johanne, dont le monde tourne uniquement autour de cette idylle impossible.
Les plans et les parallèles entre eux ont su me saisir, portés par une musique totalement adaptée, le tout nous enveloppant à merveille dans l’univers du réalisateur.
Le résultat est extrêmement poétique, jusque dans les moindres détails (je pense notamment à la scène où Johanne monte les escaliers, ou lorsque la feuille de thé s’ouvre dans la bouilloire), et j’ai été happée par cette histoire.
Seul léger bémol ( s’il faut vraiment en trouver un ), pour moi : le début du récit, qui peinait un peu à captiver mon attention, semblant relater une romance adolescente comme une autre, et encombré par un récit en voix off de la protagoniste. Néanmoins, on réalise rapidement que ce discours tombe à point nommé, et je n’aurais pas vu le film autrement.
En somme, un excellent film et une très belle découverte. Je ne manquerai pas d’aller voir les deux autres volets de la trilogie et je ne saurais que vous recommander d’en faire autant !