Suite aux évènements de "La mort dans la peau",les règlements de comptes se poursuivent entre l'ex agent secret-tueur amnésique Jason Bourne et ses anciens employeurs de la CIA.Le gars,toujours aussi indestructible,est un poil énervé depuis que ses boss ont essayé de le tuer et ont dégommé sa petite amie.Les ripoux de l'Agence veulent encore l'éliminer vu que sa seule existence est la preuve d'un programme de formation pas très licite qu'ils ont créé quelques années auparavant.Voici donc que les deux parties jouent à "cours après moi je t'attrape" tout autour du Monde,ce sacré Jason échappant à toutes les tentatives d'homicides sur lui perpétuées,pendant qu'il extermine tous ceux qui tentent de le contrarier dans sa quête de vengeance et s'approche de plus en plus des bâtiments officiels où ses patrons sont de moins en moins en sécurité.La saga "Jason Bourne",issue des romans de Robert Ludlum,avait bien débuté avec l'excellent "La mémoire dans la peau",réalisé par Doug Liman,mais ça s'est sévèrement gâté quand Paul Greengrass a pris le relais pour deux suites médiocres.On a donc ici affaire au troisième et dernier volet de la trilogie,ce qui ne signifie pas qu'il n'y aura pas d'autres films.De fait Tony Gilroy,le scénariste de la trilogie,démoulera en 2012 un "Jason Bourne:L'héritage" pas frais,avec Jeremy Renner à la place de Matt Damon,qui sera suivi en 2016 d'un "Jason Bourne" carrément nul marqué par le retour de Greengrass et Damon.Eh oui,ce sacré Jason,comme son homonyme des "Vendredi 13",est immortel."La vengeance" est une longue course-poursuite se déployant aux quatre coins de la planète,en mode James Bond,avec un héros surpuissant et omniscient dont les ennemis ne comprennent décidément pas qu'ils ne pourront jamais le tuer.Les gus de la CIA sont devant leurs écrans,ils le voient,ils le tiennent,ils vont l'avoir,ils l'ont presque eu et ils l'ont raté à chaque fois,malédiction!Pourtant le mec est traqué en permanence par l'Agence,par Interpol,la Brigade des Feuilles et toutes les polices locales,mais rien à faire.Plus fort que Terminator,il dérouille vingt super costauds en vingt secondes,plus intelligent qu'Einstein,il pénètre en deux secondes dans n'importe quel bâtiment ultra-sécurisé et il prévoit tous les mouvements de l'adversaire,plus rapide qu'Usain Bolt,il échappe aux sbires qui le coursent ou rattrape en une minute des types qui ont une demie-heure d'avance,il est aussi plus séduisant que Casanova car toutes les femmes veulent l'aider en dépit du fait que tous ses proches se font dézinguer à sa place.En plus il voyage décontracté du gland,prenant à visage découvert des trains ou des avions,et franchissant des frontières comme vous iriez chez l'épicier du coin,et ses facultés de récupération dépassent l'entendement,on le voit au début du film boitiller dans Moscou avec les flics popofs au cul,si si il boitouille,et la scène d'après il est à Paris et court comme un lapin,quel homme ce Burne!C'est bien la peine de nous bourrer le mou avec des histoires de mouchards téléphoniques ou de reconnaissance faciale,ces trucs seraient incapables d'identifier un albinos au milieu de l'équipe de France de foot.On le voit,tout ça est très con et sans enjeu,et c'est en plus farci de moraline à propos des méchants espions américains et de leurs méthodes douteuses.Certes,il y aurait à redire sur ces sujets,mais ce n'est pas le principe de la politique intrusive et agressive des USA qui est remis en cause,juste celui d'un plan de formation professionnelle imaginaire qui serait allé trop loin.Alors question critique subversive,c'est plutôt léger.Sinon c'est fabriqué avec d'énormes moyens,il y a un matos de dingue,des véhicules de toutes sortes,de la technologie à chier partout,de la figuration pharaonique,des plans aériens shootés aux drones,des séquences d'action ébouriffantes couvertes par vingt caméras,des cascades de farfadets cocaïnés,donc au moins c'est spectaculaire?Pas vraiment en réalité,la faute à ce pignouf d'Herbeverte dont le style gros plans caméra portée qu'on secoue dans tous les sens et découpage hystérique genre vingt mille images à la seconde a vite fait de vous flinguer la rétine et le cerveau,rendant l'ensemble irregardable.c'était bien la peine de dépenser tout ce pognon pour aboutir à un tel gâchis,mais ça s'est cependant bien vendu et Universal a gagné sa vie sur ce coup-là.Matt Damon est toujours aussi inexpressif et peu crédible en machine à tuer perturbée par de graves états d'âme et une mémoire défaillante.On lui a adjoint une nouvelle girlfriend,la jolie Julia Stiles,pas plus convaincante en espionne intrépide.Une bande de vieilles badernes du ciné US occupe les rôles secondaires,avec les corrompus du système incarnés par David Strathairn,,Scott Glenn,Albert Finney et Corey Johnson,tandis que leur collègue honnête et droite comme la démocratie américaine,normal c'est une femme, est jouée par Joan Allen.Il y a également Paddy Considine en journaliste anglais d'investigation,Edgar Ramirez et Joey Ansah en tueurs à gages et Daniel Brühl en beau-frère allemand de Jason.Notes et critiques de films de Paul Greengrass publiées précédemment:"Jason Bourne"-1,"Capitaine Phillips"-7,"Green Zone"-8,"La mort dans la peau"-5.Moyenne:5,5.