La venue de l'avenir se classe dans la catégorie des film d'auteur riche en inspiration.
Connaissant peu Cédric Klapisch sur ces films, j'ai le souvenir d'un réalisateur qui adore passer du temps dans la tête de ses personnages. Pour ma part, je crois que je peux affirmer que c'est le film ou ça a le mieux marché sur moi et ça m'a pas trop laissé sur le côté. Contrairement a sa trilogie Romain DurisAuberge Espagnole et cie dont j'ai vu les 3 films par morceaux, jamais en entier et jamais sans réel plaisir ...
C'est tout le contraire cette fois, et ça m'a semblé bien plus pertinent. Comme si Klapisch gagnait en maîtrise et en intensité dans ce qu'il souhaite "imager" ( littéralement, puisque le film parle beaucoup de l'image en général ).
Ces descendants d'une femme ayant vécue il y a longtemps dans une maison du Havre aujourd'hui en décrépitude, vont trouver de véritables trésors provenant d'une époque dans laquelle on se plongera par instant pour comprendre et saisir la richesse d'une famille et de ces membres, ce qui les lie ( tient, presque le titre d'un autre de ces films ), et les fait avancer. Car l'un des plus jeunes personnages le dira lui même, "je ne regardais qu'en avant, merci de m'avoir fait regarder en arrière".
Cette idée que la vidéo, le clip etc, sont les ancêtres de certaines peintures ou mouvements artistiques, est comme je le disais, non seulement pertinente mais aussi douce et harmonieuse pour le film. Notamment avec ce lieu de début et de fin de film de l'Orangerie à Paris, ou les tableaux Impresionnistes côtoient la jeunesse connectée qui s'abreuve des artistes du passé. Idée ô combien réconfortante de savoir relier les époques et les générations au lieu de constamment les opposer.
Le même genre d'idée qui a été aussi évoquée cette année dans le très bon Sinners ,mais qui lui l'aura mise en scène musicalement et plus artistiquement que philosophiquement.
Suivre deux histoires entrecoupées et à deux époques différentes, n'est sans doute pas une mince affaire à réaliser et à monter en plus. Et je trouve que l'équilibre est respecté et que les ponts établis entre ce qui est découvert et accompli en 1900, et ce qui demeure et nourrit nos contemporains en 2025, est tout simplement parfois une leçon de vie.
Les trésors et reliques de nos ancêtres, leurs photos, les lieux ou ils ont écrit leur histoire et par extension la nôtre ... Je trouve cela fascinant.
Même si le film triche un peu et n'omet pas de le rappeler au générique de fin ( oui c'est une fiction ), j'ai envie de dire : et pourquoi pas ?
Pourquoi ne serait on pas inspirés par ceux qui étaient là avant nous et qui par le sang nous relient au Passé ?
Le film rapporte le contraste entre ces vies d'une époque révolue, et nos vies d'aujourd'hui animées par des éléments et évènements très différents.
Conclusion, c'est un film comme toujours qui ose aller mettre la tête dans les nuages, mais arrive à le faire assez bien. Un film qui cherche à dégager du sens et de l'histoire autour de l'art pictural, la photo et ensuite la vidéo de nos jours. Un film qui dépeint une famille dont les membres éloignés et très différents les uns des autres, créent une rencontre tendre et enrichissante avec des acteurs tous très bons et portant certaines scènes avec talent. Je ne citerai qu'une seul scène : un départ à la retraite euphorique et filmé, qui deviendra on peut le deviner, un vestige à son tour pour les années à suivre.
Et la boucle est bouclée quant à cette connexion que le film développe tout du long, entre l'individu et image.