Jeff Tuche n'aurait-il pas été inspiré à Baroux par le Larry Flint de Forman? Quand on voit le traitement qu'il est fait de cet homme ici, on est clairement en droit de se poser la question. On a un beauf qui est devenu millionnaire du jour au lendemain. Tient comme les Tuche 2: le rêve américain. Et qui ne sait tellement pas quoi foutre de son pognon qu'il passe son temps à emmerder le système judiciaire américain. Parce-que la nouvelle Amérique c'est lui. Le pire c'est que cet homme avait peut-être bien raison. Les beaufs millionnaires dirigent l'Amérique. Forman réalise avec ce personnage une histoire en forme de bon gros un nanar. Tout est abominable là-dedans, le jeu des acteurs est épouvantable, Woody Harrelson en fait des tonnes et des tonnes, certainement sous la volonté du réalisateur. La prestation de l'acteur est si poussive que son interprétation de beauf est quasi identique à celle de Jean-paul Rouve dans les Tuche. Autant dire que la subtilité n'a pas sa place ici. Et pour ne rien arranger ses cheveux frisés et la moustache qu'il porte par instants viennent compléter le tableau. Courtney Love n'a pas le moindre brin d'incarnation. Elle est devant une caméra, mais même si elle placée dans le champ il ne se passe absolument rien, elle est totalement vide. Les dialogues sont l'un des pires éléments du film. Quelques-uns arrivent à sortir du lot notamment en début de film, mais à chercher constamment le bon mot les scénaristes glissent vers le n'importe quoi et surtout le ridicule. Car ce film atteint des sommets de ridicule. Le traitement qui est fait de Flynt est fondamentalement idiot. L'homme est un provocateur bas de plafond? Ouais, bon..peut-être? Enfin quand on l'entend en interview il est loin d'être un abrutit. Le film donne l'impression que les scénaristes comme le réalisateur voudraient traiter ce personnage à la manière d'un Scorsese. On y retrouve les ingrédients de ce cinéma là en tout cas, des personnages sulfureux, du sexe de la drogue, de l'argent à foison, mais rien ne fonctionne. Les découpages sont une horreur, on passe d'un truc à l'autre sans véritable lien. Le début montre Larry enfant, puis on passe directement à l'adulte qui dirige un boîte de striptease, puis au dirigeant de magazine. Les scènes durent 5 minutes, mais elles ne servent strictement à rien, si ce n'est à montrer furtivement le parcours emprunté par l'homme. Forman exécute tout de façon sommaire et grossière. À voir l'histoire on à l'impression que tout un tas de pages du scénario ont été écartées afin de raccourcir le récit. Leur suppression laisse d’énormes trous béants derrière elles. Forman aurait mieux fait de tout axer uniquement sur l'homme et son combat mené contre le puritanisme, au lieu d'aborder un poil de son enfance, sa vie personnelle et un peu de ses amours. Ce mélange n'est pas très heureux. Le traitement de Forman est si peu habile qu'il arrive à rendre tout ridicule, c'est risible de sottise. C'est un film involontairement drôle.