Le beau Serge est un beau drame campagnard qui gagne en intensité au fur et à mesure que se déploie l'intrigue. Dans ce genre de cinéma, ce sont les personnages qui portent le film, et c'est bien le cas ici, avec surtout bien sûr le fameux Serge, un enfant du pays aux capacité au-dessus de la moyenne, mais qui vit son existence médiocre dans son village natal. Comme dans Goupi mains rouges, c'est l'arrivée du citadin qui va déclencher l'histoire. Serge, qu'il admirait jadis, a honte devant son ami qui a manifestement réussi. Alors il va écluser un nombre improbable de bouteilles de gros rouge pour supporter la situation, lui qui de toute façon n'a pas l'air de dessaouler souvent.
Dans ce petit village de la Creuse où tout le monde connaît tout le monde, on vit au ralenti, mais bien sûr les passions se déchaînent. Et le personnage joué par Jean-Claude Brialy a beau être bien intentionné, il est certainement maladroit. Et puis bien sûr, il y a des histoires de fille, aussi.
Les personnages, donc : qui sont souvent décrits avec beaucoup d'à-propos, jamais manichéens, souvent criants de vérité. Cela devrait suffire à donner envie de voir le film.