Le Fourbe + le Sanglant + l'Immoral = la Perfection.
Tuiuiuiuiu tin tin tin tuiuiuiu tin tin tin tuiui tin tin tin tin tuiuiu tin tin tin...
Qui ne connaît pas cet air mythique de ce cher Ennio Morricone? Personne. Devenue cultissime à travers toutes les plate-formes possibles, il est le symbole de cette oeuvre. Prenante, elle vous embarque au Far West pendant trois heures.
Touchez votre tête, vous avez probablement un chapeau qui vous surplombe.
Au milieu des saloons, des shérifs et des cordes de pendaison, trois hommes crèvent l'écran. Le bon tout d'abord, incarné par le sublissime Cint Eastwood, se fait passer pour l'incarnation du Bien par sa gueule d'ange et sa crinière blonde. La brute, trop peu vu à mon goût, est l'inverse du premier. Le truand, beaucoup plus surexposé qu'on aurait pensé, est un simplet qui a quelquefois des lueurs d'esprit mais qui sera toujours dépassé par un autre.
Portez votre main au niveau de la hanche, un colt vous est apparu.
Car dans ce film, tout est histoire de trahison. Chacun voulant sa part du gâteau dans la quête d'un "petit" magot enfoui quelque part dans un cimetière intelligemment pensé, ils se pourchassent les uns les autres sans jamais chercher à tuer dans l'absolu. Pourquoi? Parce que l'existence de l'un est bien trop importante pour l'autre (ou pour le troisième).
Remuez vos lèvres, vous devez sentir la finesse d'une brindille entre celles-ci.
Le seul bémol, c'est peut-être la longueur du film. Mais Leone parvient à faire cette pirouette vertigineuse de nous divertir sans discontinuer. On ne s'ennuie jamais malgré la lenteur de certaines séquences ou la durée de beaucoup de plans. Et cela, grâce à une puissance de jeu tellement énorme des acteurs et une solidité des dialogues qui pour certains, sont rentrés dans l'Histoire.
Prenez un regard de braise, ça y est, vous êtes un véritable cow-boy.
Et c'est exactement ce que Sergio recherchait. Reste à savoir si vous êtes plus proche de Lucky Luke, de Billy the Kid, de Bonnie & Clyde, ou bien d'Averell Dalton.