En dépit de son budget limité, Shock Waves porte un soin tout particulier à la composition d’une ambiance anxiogène nécessaire au cauchemar insulaire représenté : soit un brouillage des repères spatiaux, en ce que la bâtisse coloniale semble se déplacer et la jungle se densifier à mesure que se resserre l’occupation du commando, au service d’une boucle temporelle dans laquelle le temps paraît suspendu, seulement régi par la voix accentuée de Wagner que diffuse un haut-parleur. Le film est en perpétuelle mutation, ce qui rejoue la thématique d’une résurgence du national-socialisme depuis ses apparitions spectrales, que ne daignent croire ceux qui ne les ont pas vues, jusqu’à sa réincarnation militaire ; sur ce point, la photographie contribue à rendre saisissantes chacune d’elles, notamment ses plans nocturnes et aquatiques, aussi aidée par les dissonances de la musique électronique de Richard Einhorn. Une bonne surprise.