Le Comte n'est pas bon !
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Je dois avouer qu’entre la bonne surprise de D’Artagnan et la déconvenue Milady, je ne savais pas trop quoi attendre de ce troisième volet du Dumas-verse à la sauce Pathé/Dimitri Rassam. D’autant plus lorsque le duo de réalisateurs derrière le projet est plus connu pour sa comédie d’entre-soi parisien Le Prénom, et que rien ne porte à croire qu’il aurait les épaules pour porter un projet d’une telle envergure. Mais après trois heures d’un plaisir non feint dans la salle, je serais bien en mal de cracher dans la soupe.
Car l'œuvre de Dumas, aussi réappropriée par d’autres au cours des décennies puisse-t-elle avoir été, possède une force toujours intacte. Une modernité qui s’adapte aisément à notre époque faite de super-héros, de revenge movies et de blockbusters à la recherche d’un souffle épique. Si l’on connaît les ficelles du récit, elles n’en sont pas moins toujours aussi solidement attachées dans l’Aventure.
Il faut cependant reconnaître au film un académisme dans la mise en scène qui trahit le peu d’ambition des cinéastes, cherchant à fédérer le plus large public sans risquer de laisser certains sur le carreau. L’utilisation même de Pierre Niney, acteur remarquable mais qui peine à s’effacer derrière ses personnages tant il est partout et tout le temps dans les médias, est un gage de sécurité pour ce blockbuster made in France, qui empêche toute aspérité de venir s’accrocher à l’esprit du spectateur.
Alors Le Comte de Monte Cristo s’apprécie, comme le bon divertissement estival qu’il est. Mais il ne dépasse jamais ce statut, et je suis bien en peine de me remémorer quelque moment marquant à deux semaines de ma séance. Lisse et propre, bien façonné, mais jamais audacieux, jamais surprenant. Un voyage qu’on aura malheureusement trop vite oublié, quand bien même celui-ci fut agréable. Il aura cependant le mérite de réconcilier le cinéma français avec ses grosses productions, le plus souvent cantonnées à ses Astérix et autres projets malhonnêtes. Espérons alors qu’il ouvre les portes à des projets plus originaux tant dans le fond que dans la forme, car le vivier de cinéastes français talentueux qui a fait ses armes dans le cinéma de genre ces deux dernières années pourrait bien être à même de creuser une place de choix à du gros budget made in France.
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le 2 sept. 2024
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