Il y a des films qui intriguent grâce à l'histoire qui entoure leur conception ou leur sortie et Le franc-tireur en fait partie. Cette co-réalisation de Jean-Max Causse et Roger Taverne datant de 1972 mettra en effet 30 ans à rencontrer son public car son sujet était plutôt... Gênant.
En effet en France on adore évoquer et montrer la Résistance, on en est évidemment très fier, mais il y a visiblement eu une volonté de cacher cette histoire de collabo.
Le film parle de ce qu'est l'engagement à travers le développement de ses personnages. En l’occurrence, celui de Michel Perrat, campé par Philippe Léotard, se retrouve embarqué dans une histoire à laquelle il ne se voyait pas participer. Le franc-tireur est un film très violent : ça explose, ça mitraille, on sent le danger et les réalisateurs filment ces attaques de façon très immersives, autant que les moments de vie des personnages, forcément plus calmes malgré les tourments qui les hante. Il n'y aura aucune pitié pour le spectateur qui devra voir les personnages s'éteindre, pas franchement protégés par le scénario comme c'est souvent le cas au cinéma.
Je trouve ça bien d'avoir la possibilité via ce film de voir une autre vision des faits, de montrer ce qui pouvait être gênant pendant cette période, à travers le cinéma.