Il était une fois un film indépendant espagnol, réalisé par le célèbre Guillermo del Toro et qui devint au fur et à mesure des années un film culte, une Grande référence en terme de cinéma fantastique !


Attention cette critique comporte de légers spoilers...


Le Labyrinthe de Pan, c'est avant tout un univers, un univers devenu culte en un seul film ! Fées, faune, monstres, plante magique, monde parallèle... ce n'est pas surchargé comme dans Le Monde de Narnia, l'essentiel y est pour nous faire voyager au cœur du fantastique (mon unique regret c'est que le thème du labyrinthe n'ait pas été d'avantage approfondi, car avec toutes les références mythologiques existantes, il y avait de la matière). Ce film nous présente en effet pour sa partie fantaisy un monde fascinant, bien que sombre comme la partie réaliste. D'ailleurs, je devais avoir neuf ou dix ans quand j'ai découvert Le Labyrinthe de Pan pour la première fois et honnêtement, je n'avais pas du tout aimé cette noirceur ; mais les années ont passées et le long-métrage fait largement parti de mes films préférés du genre dorénavant. En effet j'avais été choqué par la violence qui contrastait avec la toile de fond du film qui nous le présentait comme un conte avec un univers féerique, une enfant aventureuse en guise de personnage principal, des créatures magiques et des péripéties fantastiques... Mais c'est finalement ce contracte qui fait la singularité du Labyrinthe de Pan ; d'une part avec la violence graphique à laquelle s'ajoute une ambiance dramatique et un visuel assez noire. On assiste à une sorte de retour aux sources puisque dans les long-métrages présentés comme des contes, c'est assez rare de nos jours alors que quand on lit des contes tels que Blanche-Neige des Frères Grimm ou Le Petit Chaperon rouge de Charles Perrault, on constate que ce genre de recit sont susceptibles d'être assez horribles, de même que les premiers Disney tels que La Belle au Bois Dormant ou Pinocchio étaient assez sombres. Enfin, l'atmosphère lourdement dramatique donne au film un caractère réaliste à travers ce contexte historique qu'est la résistance des marquisards face au régime de Franco. C'était en effet un choix scénaristique à la fois original et intelligent d'intégrer du fantastique dans un fait historique réel et personnellement, on peut constater une chose : même si le monde fantastique du film est parfois lui aussi sombre, violent et surtout mystérieux et imprévisible, on s'y sent finalement plus à l'aise que dans le climat oppressant du monde réel qui est dépeint ; et ce qu'il y a de beau c'est que malgré toute cette violence, toute cette tristesse, tout ces morts, le personnage ne perd jamais son innocence d'enfant, innocence lui permettant de croire au fantastique. Le monde féerique, c'est limite un échappatoire, presque une bouffée d'aire frais s'il n'y avait pas ce petit sentiment de méfiance et d'inquiétude ; on a même envie qu'Ofelia y retourne au plus vite (à l'exception de la scène elle se fait poursuivre par l'homme pâle) ! Lorsqu'elle est face à son faux ultime dilemme, je me sentais désespéré pour elle, comme si aucun des deux mondes ne la rendrait heureuse. En tout cas, heureusement que Le labyrinthe de Pan n'est pas une énième aventure enfantine, ça lui aurait fait perdre tout son charme, c'est un conte oui mais un conte pour adultes.


Pour ce qui est des acteurs, il sont tous très bons ! Ivana Baquero est peut être jeune dans ce long-métrage mais son jeu d'actrice est super ! Ofelia, son personnage est écrit de façon à ce que le spectateur s'attache à elle (vaillante, aventureuse, protectrice, sensible) mais finalement, on s'attache aussi beaucoup à elle grâce au travail de l'actrice qui sait notamment se montrer touchante. Avec son interprétation froide et inquiétante du capitaine Vidal, Sergi López rend quant à lui son protagoniste encore plus infecte et monstrueux qu'il n'est écrit. Maribel Verdú est excellente elle aussi et Mercedes -son personnage- hyper attachante.


Les maquillages sont quant à eux vraiment bluffants ! Doug Jones est méconnaissable ! D'une part le faune est vraiment très bien fait, c'est réaliste et d'autre part le maquillage de l'acteur concernant l'homme pâle est juste hyper flippant (même encore aujourd'hui il me met mal à l'aise) ! Le maquillage en terme d'effets gores est lui aussi assez déstabilisant. Il faut ajouter que pour le travail qui ne relève pas du make-up mais plutôt des effets spéciaux est également bien foutu, c'est réaliste.


Le Labyrinthe de Pan est sans aucun doute l'un des meilleurs films hispaniques des années 2000 ! Beau et sombre tant dans son visuel que dans son récit ; original et fascinant pour son histoire et son univers, marquant pour le jeu de ses acteurs... tout les ingrédients sont réunis pour nous offrir un spectacle qui restera gravé dans les mémoires.

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le 23 déc. 2017

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