Par où commencer...


Le film ayant une certaine notoriété dans le genre nanardesque, il était évident que je finirai par me lancer.

Et bon sang, quelle expérience.

Mais pourquoi Jean Rollin a-t-il pris un pseudonyme ? J'aimerais croire que c'est par gêne d'avoir réalisé Le Lac des morts-vivants. Parce que question gêne, vous ne serez pas déçus.

En soi, mélanger l'horreur et l'érotisme n'est pas délirant. Rollin est un habitué du genre. Associer l'érotisme au film de vampire est assez cohérent, étant donné ce que le vampire évoque dans l'imaginaire collectif. Mais avec des zombies... l'exercice est bien plus risqué. Surtout lorsque l'on a aucune maîtrise sur le sujet.

Après visionnage, je me sérieusement demandée si qui que ce soit sur le tournage de ce "film" avait vraiment une idée de ce qu'il faisait là. Honnêtement, je pense que même Jean Rollin ne comprenait pas ce qu'il faisait.

L'histoire commence par une jeune fille qui enlève ses vêtements pour aller se baigner dans un lac (comme 95% du casting féminin du film) et qui est attaquée dans l'eau par des hommes en uniformes militaires. Une journaliste arrive en suite au bistrot du coin afin de questionner la population locale sur le mystérieux lac. Elle rend ensuite visite au maire du village, qui va lui expliquer la présence de ce groupe d'hommes en uniforme dans le lac, à travers la scène de flashback la plus longue et la plus pénible que je n'ai jamais vue.

Nous voici plongés en pleine guerre dans une scène qui ferait pâlir de jalousie le club de reconstitution historique de Champigny-sur-Saône. Un jeune et beau soldat nazi (oui, oui), sauve une jeune paysanne blonde. De quoi la sauve-t-il ? Je n'en ai aucune idée. Des bombes sont balancées de manière aléatoire et elle reste là plantée sans bouger.

C'est le coup de foudre, ils consomment leur amour dans une grange, dans une scène de sexe particulièrement longue et gênante. Rien que d'y repenser j'ai les mains moites.

La paysanne donne ensuite un médaillon à son beau nazi. Je n'arrive pas à croire que j'ai écris ça.

Quelques temps après, notre beau gosse et tout son escadron sont assassinés par la Résistance (ou par le club de paintball de Brettigny-sur-Orge, un tuyau avec du liquide rouge est visible sous l'uniforme d'un des figurants, le doute est donc permis). Les cadavres sont balancés dans le lac, et vous avez compris la suite... Le lac des morts vivants.


Je ne vais pas m'étaler sur le reste de l'histoire, à vous de juger s'il y en a une d'ailleurs. Je vais simplement terminer en expliquant ce qu'est le génie, selon moi.


Le génie George Romero : pas de budget pour le maquillage, les figurants ne seront pas maquillés

Le génie Jean Rollin : pas de budget pour le maquillage, mettre des zombies dans un lac, et les maquiller à moindre coût avec du maquillage qui part à l'eau. (Vous suivez?)


Romero, Rollin, 2 génies, 2 visionnaires.


Je terminerai par une citation des fondateurs du site Nanarland : "Le chef d'oeuvre et le nanar sont le recto et le verso de la même feuille"


A méditer...




Winslow-Leach
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le 2 sept. 2025

Modifiée

le 3 sept. 2025

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