Le loup retombe toujours sur ses pattes

Un film sur les traders qui s’en mettent plein les poches en spéculant avec le fric des autres, c’est pas forcément le sujet le plus palpitant et inédit du millénaire.
Et pourtant Martin Scorsese, plein d’inspiration, a su voir dans l’histoire d’un magnat du dollar pourri de drogues, sexe et belles bagnoles, le potentiel pour faire un film décapant.
Il nous livre un résultat quasi parfait, au dynamisme inattendu, au charme envouteur et sans morale.

Léonardo Di Caprio n’a pas eu l’oscar du meilleur acteur mais il faut reconnaitre une fois de plus qu’il rend une copie plus que correcte, il fait le job, ça a l’air tellement facile qu’on imagine le rôle taillé pour lui.
Ses acolytes (et alcooliques) ne sont pas en reste: on les trouve d’abord trop exagérés, limite caricaturaux, et puis ça tient, peu à peu on adhère à ce côté déjanté d’à peu près tout le casting.

Le film est long et pourtant on ne s’y ennuie que très peu (2 ou 3 petites longueurs sur certains dialogues, mais c’est anecdotique), et c’est là qu’on trouve le génie de la réalisation.
Une narration linéaire sans vraiment l’être: de mini flash backs bien pensés (notamment une certaine soirée qu’on vit d’abord du point de vue du gars torché, pour la revivre ensuite du point de vue du même gars, quand il est redescendu sur terre).
Tout au long du métrage, on trouve de petites idées pour nous surprendre, pour titiller notre attention, pour avoir l’envie de continuer. Le tout sur une bande son percutante, avec - O surprise, la présence d’un titre de Plastic Bertrand dont je tairai le nom (en fait je ne connais qu’un titre du Monsieur).

Au final on est étonné d’avoir été envouté par cette vie de débauche, et surtout on aimé suivre ce héros qui n’en est pas un, en y réfléchissant on peut reprocher le manque de message du film, parce que ça parait difficile d’en ressortir en ce disant “ouai finalement le gros méchant a vécu sa vie, mais il a bien fait parce que malgré les galères le loup retombe toujours sur ses pattes”.
Non franchement on n’a pas envie de garder ça en mémoire.

Et pourtant on a aimé vivre l’aventure.
Du cinéma comme on en redemande.
iori
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le 9 mars 2014

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iori

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