La peine de mort est le détonateur de l'intrigue du Pardon, coréalisé et magnifiquement interprété par Maryam Moghadam; qui s'inscrit dans la lignée des grandes actrices iraniennes. Au même titre que Le diable n'existe pas, auquel il ne peut cependant être comparé car nettement moins étincelant en termes de maîtrise et d'intensité. Le Pardon a davantage à voir avec le cinéma d'Asghar Farhadi, avec son scénario affuté, qui ménage quelques surprises, très pertinent par son immersion dans la société iranienne et son degré intimiste, notamment pour tout ce qui concerne la condition féminine. Le film se permet même quelques séquences oniriques, brèves mais bienvenues, qui expliquent d'ailleurs son titre en anglais Ballad of a White Cow, allusion à une certaine sourate, dans le Coran. Du point de vue du réalisme, Le Pardon coche toutes les bonnes cases, à ceci près que le long-métrage a quand même tendance à s'orienter vers le mélodrame, en surchargeant son récit (l'enfant sourde et muette) alors que la pudeur lui va bien mieux au teint. Il s'agit sans doute de l'un des films iraniens parmi les plus tristes que l'on ait pu voir, ces dernières années, et pas seulement parce qu'une veuve en noir y apprend au bout d'un an que son mari a été exécuté sans être coupable. Le film repose sur les épaules de Maryam Moghadam, remarquable, dont on aurait aimé plus souvent apercevoir le sourire. Mais La Pardon, interdit de diffusion en Iran, a d'abord misé sur une noirceur intégrale dans laquelle aucune éclaircie ne semble possible.

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le 28 oct. 2021

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