En 1941 et 1942, 75% des "pianistes" ont été arrêtés. La police allemande dispose de voitures gonio qui, par triangulation repèrent les sources d'émissions. Après cette époque, des règles de plus en plus strictes sont appliquées aux opérateurs radio, durée d'émission, pas d'émission-réception. Il change constamment de longueur d'ondes à l'aide d'un jeu de cristaux interchangeables. Il utilise plusieurs lieux et fragmente ses émissions d'un endroit à l'autre. Malgré toutes ces précautions, le radio reste le point faible du groupe. Il est donc tenu à l'écart et ne connait généralement qu'un seul contact.


Dans ce film, le chef régional émet et reçoit en père tranquille, depuis chez lui et en compagnie de ses amis. Nous sommes en 1944. Les résistants ont appris à être beaucoup plus prudents.
De plus, il dirige la résistance locale depuis chez lui, sous son vrai nom, toujours en compagnie de ses amis, qui sont aussi ses adjoints. Il ne se passe pas une journée sans qu'il ne dirige un attentat ou ne transmette une information capitale aux alliés. Des alliés forts sympathiques qui l'informent en retour immédiat de leurs intentions au risque que leurs communications soient interceptées et décryptées si tant est qu'elles aient été codées.
Il n'utilise ni faux papiers, ni nom de guerre. Un maquisard quelconque, le reconnait comme le chef régional sous son vrai nom.


L'aspect romantique de la résistance a beaucoup fait rêver. Je me souviens d'une époque ou les jeunes français qu'on appelait pour faire leur service, affirmaient qu'ils refusaient de faire la guerre. Par contre ils étaient prêts à entrer en résistance si nous étions envahi. C'était ignorer que résister à un occupant qui tient le pays, c'est faire la guerre dans les pires conditions, qui seraient sans doute bien différentes aujourd'hui.


Le résistant est un homme traqué. Il se cache, il a une fausse identité (au moins) pour ses activités, un nom de guerre pour ses camarades qui ignorent autant que possible son vrai nom. Lorsqu'il est identifié sous un faux nom, il peut en changer, mais quand c'est sous son vrai nom, il n'a plus d'autre recours que de rejoindre le maquis. Le fait d'être toujours obligé de se dissimuler entravait considérablement ses capacités d'action. L'activité du père Martin le place à la limite du super héros.


Chaque fois qu'un attentat avait lieu, des otages étaient pris, qui étaient exécutés si les allemands ne trouvaient pas de coupables. Des suspects étaient torturés et souvent parlaient. De même, des parents d'otages pouvaient être tentés de raconter ce qu'ils savaient ou croyaient savoir pour sauver leur proche. Avec autant de gens au courant des activités de ce héros "si discret", il aurait pu mettre son nom sur le guide local à la rubrique "résistance". Il n'y a guère que sa famille qui ignore ses activités.


Le scénario de ce film est donc irréaliste. Cependant, le film transcrit une ambiance d'occupation et de résistance plutôt sympathique et Noël-Noël trouve ici son plus beau rôle.
C'est donc une fiction fort sympathique et bien menée du point de vue cinématographique.

-Marc-
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le 10 févr. 2017

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