Le Pianiste de Roman Polanski, adapté de l'autobiographie de Władysław Szpilman, est sans conteste un film techniquement solide et historiquement poignant, mais il ne parvient pas tout à fait à atteindre le statut de chef-d'œuvre incontournable, d'où cette note de 6/10.
Les points forts (Ce qui vaut la note)
Performance d'Adrien Brody :
- Sa composition est absolument remarquable. Brody incarne avec une dignité et une émaciation glaçantes la descente aux enfers et la survie de Szpilman. Il porte littéralement le film sur ses épaules (ce qui lui a valu un Oscar amplement mérité).
Réalisme et sobriété :
- Polanski excelle à dépeindre l'horreur du ghetto de Varsovie et la destruction de la ville avec un réalisme froid et sans pathos excessif. Les scènes sont éprouvantes, mais la retenue dans la mise en scène les rend d'autant plus marquantes. La première partie, décrivant la vie dans le ghetto, est particulièrement forte.
L'impact émotionnel :
- L'histoire, tirée de faits réels, est intrinsèquement bouleversante. Le sort de Szpilman est une illustration poignante de la résilience humaine face à la barbarie.
Les points faibles (Ce qui empêche une meilleure note)
Rythme inégal et longueur :
- Le film, notamment dans sa seconde partie lorsque Szpilman se cache, souffre parfois de longueurs. Le temps passé à vagabonder et à se cacher, bien que fidèle à l'expérience du pianiste, peut rendre l'intrigue un peu répétitive et le rythme très lent pour le spectateur.
Distance émotionnelle :
- Malgré l'horreur montrée, certains pourront trouver que Polanski maintient une certaine distance, préférant l'observation clinique au grand déversement d'émotions. On suit le personnage, mais on a parfois du mal à s'immerger complètement dans son désarroi intime.
Personnage principal passif :
- Władysław Szpilman est un survivant plus qu'un héros actif. Il subit les événements. Bien que cela soit l'essence même de son histoire, le film le cantonne à une passivité qui peut parfois être moins engageante que des récits où le protagoniste lutte activement.
Conclusion :
Le Pianiste est une œuvre forte et nécessaire sur un pan sombre de l'histoire, sublimée par son acteur principal. Cependant, sa longueur et son rythme décousu en font une expérience cinématographique qui, bien que très bonne, n'est pas constamment captivante de bout en bout.