Une énigme sans Chicago express

Une jeune femme est témoin de la mort d'un avocat véreux qui l'avait invitée à une soirée. Pour échapper à ses poursuivants, elle va être aidée par un procureur qui la convoie dans un train afin qu'elle témoigne dans un procès contre les meurtriers.

Comme son titre original l'indique, Le seul témoin est un remake de L'énigme du Chicago express, réalisé par Richard Fleischer en 1952, un film que je recommande absolument, un sommet du polar. Bien qu'il soit plus long que son modèle d'origine, développant le début et le personnage du procureur joué par Gene Hackman, je trouve que Peter Hyams n'a pas du tout à rougir, car il a fait du très bon travail. Il s'est maintenu sur le carcan du train, donc un espace réduit qui ne donne que peu d'occasions de se cacher, mais il apporte quelques variations bienvenues, notamment lors d'un arrêt du train ou toute une poursuite sur le toit.

La témoin en question est jouée par Anne Archer, qui n'est pas Marie Windsor, mais elle crée un personnage intéressant de par son antagonisme par rapport à Gene Hackman, toujours impeccable. Le film réussit quand même à caser une explosion d'hélicoptère, ainsi que plusieurs petites références à La mort aux trousses. Par ailleurs, le film est non seulement bien réalisé, mais il dispose aussi d'une très belle photo, assurée par Peter Hyams lui-même, qui rend également hommage au film noir.

Le seul témoin est peut-être un peu méconnu aujourd'hui, mais avec L'énigme du Chicago Express, un modèle de sobriété et d’efficacité, je le recommande chaudement.