Tystnaden
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le 30 mai 2011
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Le silence c'est, comme souvent avec Bergman, un film peu aimable, qui ne se livre pas aisément. Et pour cause, puisqu'il est centré radicalement sur le sujet de l'impossible communication, un sujet cher au réalisateur.
C'est un film désespéré : Les communiants sont passés, et Dieu lui-même n'est plus un interlocuteur. Avec lui, c'est le sens qui semble avoir disparu, et cette histoire semble n'en pas avoir. C'est celle de deux sœurs et du fils de l'une d'elles, lors d'un mystérieux voyage en un pays indéterminé, et celle de leur arrêt dans un hôtel dont les seuls occupants semblent être une troupe de théâtre composée de nains et un vieux gérant qui s'occupe de tout.
Le silence, c'est un peu un film d'horreur, l'horreur de la solitude et de l'incompréhension, et au détour du plan d'un couloir intimidant vu par le garçon, on se rappelle rétrospectivement Shining. C'est que le film de Kubrick, bien plus démonstratif que celui de Bergman, entretient malgré tout une certaine parenté avec Le silence, au point qu'on peut se demander si le réalisateur suédois n'a pas été une inspiration.
Ici on s'étourdit dans l'alcool ou dans le sexe, mais cela ne fonctionne pas. L'alcool n'étourdit pas assez, et le compagnon de l'acte sexuel ne parle pas la même langue. Seul l'enfant s'en sort bien, lui qui de toute façon vit dans un monde qu'il ne comprend pas, ou plutôt qu'il comprendra plus tard, comme l'image difforme de ces tanks vu à travers la vitre du train, et celle de ce tank bien plus tangible vu depuis l'hôtel. Ainsi l'enfant est le seul trait d'union entre ces personnages, sa mère et sa tante bien sûr, mais aussi les nains dont il va pénétrer la chambre, et le gérant qui lui offrira des photos de sa vie passée.
Un espoir, peut-être, dans ce monde pourtant sans espoir.
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le 21 août 2024
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