Lino Ventura est en effet silencieux, tout au moins laconique, dans ce film d'espionnage dont la première qualité est d'être limpide. Claude Pinoteau ne sacrifie pas à la mode des aventures nébuleuses d'espions et autres agents secrets. Son film est pour l'essentiel le récit d'une chasse à l'homme, dans différents pays, menée par le KGB. Leur proie est le physicien français Claude Tibère.
Ainsi se présente la thématique principale du film que n'introduit pas le titre. L'homme traqué, bien plus explicite sur le contenu du film, est constamment sous une menace sans visage, livré à lui-même dans une errance désespérée. Ce danger invisible, omniprésent, détermine l'atmosphère anxiogène du récit. Le sujet est simple, efficace, même si les actions spectaculaires du KGB, notamment en plein coeur de Paris, sont peu crédibles. La perspicacité à toute épreuve de ses agents ne l'est pas davantage. En revanche, Lino Ventura, dans sa peur et dans sa fuite vers nulle part, est très convaincant.
J'ai, enfin, le souvenir d'une très jolie mélodie d'Alain Goraguer.