Il serait vain de s'étendre sur tous les défauts, manifestes, d'un tel film, à commencer par Charles Bronson censé être prisonnier et qui se balade à sa convenance dans les wagons. Un peu facile donc, malgré, ou peut-être à cause de l'intrigue abracadabrantesque. Mais c'est compensé par les qualités, tout aussi manifestes.
Mélange de western et d'intrigue policière à la Agatha Christie, Le solitaire de fort Humboldt parvient à intriguer alors même qu'on se doute assez tôt de la direction prise par le récit. Alternant angoisse en huis clôt et scènes spectaculaires, le film, porté par une belle partition de Jerry Goldsmith, tente bien des choses, et en réussit beaucoup. Et Charles Bronson, toujours aussi minimaliste, convainc entièrement.
Commencé comme un western assez classique, Le solitaire de Fort Humboldt passe très vite à autre chose alors que les cadavres s'accumulent. En contrepoint des scènes de train, nous voyons ce qui se passe à fort Humboldt, qui donne son nom à la vf. C'est d'ailleurs peut-être dommageable, car en révélant le fin mot de l'intrigue très tôt au spectateur, les scènes perdent de leur étrangeté. Sans doute aurait-on gagné à garder une opacité jusqu'au dénouement, ne serait-ce que pour garder une ambiguïté sur le rôle de Charles Bronson.