Steven Spielberg surprend une fois de plus son monde en réalisant une petite comédie dramatique très sobre et très intimiste tirée de l'histoire vraie d'un homme coincé dans un aéroport, incapable de rentrer chez lui ni de franchir la porte d'entrée des États-Unis. Un sujet inhabituel pour le maître des grosses productions qui nous livre ici un long-métrage gentillet, à la limite de la comédie romantique...
Dans le rôle principal, un Tom Hanks une nouvelle bluffant et ici hilarant en touriste des pays de l'Est paumé dans un univers intemporel, tombant discrètement amoureux d'une Catherine Zeta-Jones délicieuse en hôtesse de l'air constamment pressée par la vie. On est donc sacrément amusé par les facéties de notre gentil héros apprenant l'anglais avec des livrets touristiques, ramassant la monnaie des caddies pour s'offrir de quoi manger, retapant l'intégralité des toilettes de l'aéroport pour s'occuper ou encore s'associant à trois lurons de l'aéroport pour s'épanouir au maximum (Diego Luna, Chi McBride et le touchant Kumar Pallana).
Traqué par le chef de la sécurité (excellent Stanley Tucci), au départ sympathique mais assez agacé de voir que cet étranger se balade dans son aéroport sans essayer de rentrer en fraude dans les États-Unis, Viktor va également devoir s'accommoder de son nouveau statut d'inacceptable et esquiver avec le sourire les bâtons qu'on lui met dans les roues. Tantôt hilarant, tantôt touchant, Le Terminal possède une histoire envolée drôle et poétique qui sombre malheureusement dans un sentimentalisme profond voire parfois poussif (si vous coulez une larme, c'est prévu).
Ainsi, tout est quasiment rose dans ce long-métrage hélas peu sincère qui ne vaut finalement pas grand chose dans le fond, Spielberg se contentant de livrer à son public une comédie dramatique tout ce qu'il y a de plus lisse sans jamais chercher à aller plus loin. Ainsi, fort d'un script original et de passages truculents, Le Terminal reste un excellent petit film qui ne s'apparente toutefois pas vraiment à une création de Spielberg qui s'avère finalement ici remplaçable.