Fort du succès surprise du premier Vendredi 13, une suite direct est rapidement mise en chantier. Comme madame Voorhees a perdue la tête, les scénariste décident que le petit Jacky, qui devient définitivement Jason en VF comme en VO, n’est pas mort noyé mais qu'il a survécu et qu'il hante désormais les abords de Crystal Lake pour y trucider tout ce qui se présente au grand désespoir de Sean S Cunningham, Tom Savini ou Betsy Palmer qui trouvent l'idée particulièrement stupide à moins que ce ne soit la rancune de ne pas être de la fête ?


L'histoire du Tueur du Vendredi est donc des plus basique. Une nouvelle bande jeunes gens débarque pour préparer encore un camp de vacances proche de celui de Crysral Lake fermé depuis les tragiques événements du premier film et ils vont se retrouver confronté à un tueur qui les décime tous un par un.


Avec Le Tueur Du Vendredi, la saga entre dans une formule assez mécanique qui va perdurer durant de nombreux épisodes. Le film s'ouvre déjà sur un long (trop long) résumé de l'épisode précédent à travers les cauchemars d'Alice (Adrienne King) la final girl de l'épisode précédent retournée à la ville. Elle est ensuite attaquée chez elle par Jason au mépris d'une certaine cohérence (que fout il loin de son bois ?), histoire de s'en débarrasser et de pouvoir introduire une nouvelle cargaison de futurs cadavres bien frais. Pour l'anecdote la comédienne Adrienne King qui s'était retrouvée harcelée par un maniaque après la sortie de Vendredi 13 acceptera de tourner dans la suite avant de se retirer pendant trente ans du monde du cinéma. Le film nous présente donc ensuite les nouveaux personnages avec toujours un petit rigolo de service, un ou deux caractères un peu plus affirmés et le reste de la bande qui ne va faire que s'agiter à l'écran avant de mourir lorsque ce bon Jason va entrer en scène. Une formule carré, pas bien finaude dans laquelle il faudra désormais s'attacher à trouver le petit élément en plus, l'idée un peu originale, le personnage un poil plus attachant que les autres ou l’efficacité particulière d'un effet gore ou de la mise en scène.


Une fois passé sa longue séquence façon résumé de l'épisode précédent la durée du film se retrouve réduite à environ 75 minutes ce qui fait que le réalisateur Steve Miner a du plain sur la planche et de la viande à débiter ce qui va donner au film un rythme bien plus alerte et percutant que sur le premier film. Même si Tom Savini n'est pas de l'aventure et que Stan Winston quittera le projet en cours de route, les effets spéciaux du Tueur du Vendredi sont dans la droite lignée du premier film gore et brutaux (pour peu que vous ne tombiez pas sur une version trop charcutée par la censure). On retiendra particulièrement la mort de Marc (Tom McBride) qui se prend un bon coup de machette en travers du visage avant de dévaler les escaliers en marche arrière dans son fauteuil roulant. Mais le véritable petit plus de ce second volet reste sa très convaincante final girl Ginny interprétée par Amy Steel absolument parfaite. Un personnage fort et combatif qui saura également user de psychologie afin de tenter de vaincre ce bon gros psychopathe de Jason en le renvoyant à ses blessures d'enfance et à l'emprise de sa mère. Le film introduit aussi une bonne dose d'érotisme bien plus frontal et totalement gratuit, mais qui deviendra jusqu'au cliché une composante à part entière du genre. Et puis même si il ne porte pas encore son emblématique masque de hockey et que son look s'inspire ici de celui du tueur de Terreur Sur La ville, Le Tueur du Vendredi marque donc la véritable naissance de Jason en tant qu’icône du cinéma horrifique, bien plus en tout cas que le tout premier Vendredi 13 dans lequel le personnage existe à peine. Une petite raison supplémentaire qui fait que j'ai une vraie préférence pour ce second volet tout en sachant que le premier film est bien plus cohérent par de nombreux points dans son écriture. Pourtant une fois accepté l'idée que Jason soit vivant, ce grand gaillard brutal et mutique représente finalement une menace bien plus prégnante et crédible que mamie Voorhees et son pull bleu ciel. Dommage en revanche que le vieux Crazy Ralph (Walt Gorney) se fasse étrangler au fil de fer par Jason car c'est typiquement le genre de personnage un peu totem que j'aurai adoré croiser dans tous les films de la saga.


Pour la véritable naissance de Jason à l'écran, pour son excellente final girl, pour sa violence et son érotisme, pour son rythme bien plus soutenu ce second Vendredi 13 se classe parmi les rares suites qui s'avèrent à mes yeux supérieur au film original.

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le 9 nov. 2023

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Freddy K

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