Ce serait le film testament de Sir Miyazaki. Pauvre de lui.
Depuis Inglourious Basterds, je n'avais pas vu de film à la moralité si malsaine :
C'est l'histoire du "héros" le plus égoïste et amoral du monde. Le Japon entre en guerre et le mec passe son temps à imaginer des avions de chasse qui vont tuer autant d'américains que de japonais. Pendant ses temps libres, il vit une romance bourgeoise des plus clichée avec une fraiche malade de la tuberculose qui va se dénigrer pour la passion de son mari. Lui n'en a rien à foutre, il fume à côté de son lit (quand il est là), et geek inlassablement sur ses plans d'avions.
Parfois la nuit, il rêve de rencontrer un célèbre ingénieur italien avec qui il peut enfin discuter de la beauté des inventions humaines et du négligeable sort de millions d'innocents qui devront en mourir.
A la fin du film on a le droit à son ultime sursaut de lucidité, qui équivaut à celle d'un junkie défoncé comprenant qu'il devra lever son cul du canapé pour choper la seringue sur la table basse :
Au milieu d'un rêve, il contemple ses magnifiques avions kamikazes s'envoler vers l'horizon et se dit, d'un air apathique, qu'ils ne vont pas pouvoir revenir et que c'est quand même un peu dommage. A sa droite, le fantôme de sa défunte femme s'éloigne dans le néant, le sourire aux lèvres, en lui disant de ne pas oublier de profiter de sa vie.
C'est vrai qu'il ne l'avait jamais fait...
On aurait réalisé la même histoire en Allemagne nazi, tout le monde hurlerait.
Mais c'est un dessin animé, c'est Miyazaki, c'est son dernier film, donc ça passe comme du petit lait. Quant aux éloges de la presse, je n'y vois que l'appropriation nostalgique et intéressée d'une icône respectable.