Rien de bien nouveau ou de très original sous le ciel de ce Legend. Mais cet état de fait, ce classicisme et cette simplicité de l’histoire était contenue dans le titre : une sorte de promesse tenue. Le film parle des Légendes, c’est une sorte de somme, de compilation des contes narrant l’éternelle lutte du bien contre le mal. On est donc bien loin d’un Seigneur des Anneaux et de sa complexité. Ici l’histoire se rapprocherait plus d’un conte de Grimm ou de Perrault. Cet air de déjà-vu narratif est un point faible indéniable, mais fort heureusement le film ne repose pas là-dessus, car Ridley Scott est un enchanteur et il a fait de ce conte un bijou visuel avec peu d’équivalents. C’est effectivement la puissance des images qui donne tout son charme au film. Le travail effectué par Scott et son chef opérateur Alex Thomson (à qui on devait aussi la très belle photo de Excalibur de Boorman) sont un émerveillement permanent. Un véritable livre d’image, fouillé et foisonnant. Associé à un joli travail sur le son et une formidable musique de Jerry Goldsmith. Cette dernière, présente sur le montage européen et la director’s cut, avait été remplacée pour son exploitation américaine par une BO de Tangerine Dream qui voulait donner un côté rock et action totalement inapproprié à des images empreintes de poésie. Poésie c’est aussi le choix de Goldsmith, ce qui correspond parfaitement au film.
Je conseille vivement la version director's cut, allongée de 30 minutes par rapport à sa version en salle.