Encore un blockbuster hollywoodien qui résume à lui seul les travers de son temps : froid, calculé, et fondamentalement sans âme. C'est une œuvre dont la photographie générique et la mise en scène sans relief trahissent l'absence de toute ambition réelle.
Ce déficit se ressent d'abord dans les personnages. Ils sont esquissés à la hâte, sans véritables dilemmes dramatiques susceptibles de susciter l'attachement. Pire, l'écriture privilégie la redondance didactique — le telling — plutôt que le cinéma pur — le showing. Les héros n'existent que par ce qu'ils disent être, et non par leurs actions. Johnny Storm en est l’exemple parfait : un archétype dessiné par une série de dialogues explicatifs.
Quant au grand méchant, introduit initialement comme une force implacable, son traitement est un échec flagrant. Il s’évapore presque aussitôt, balayé par un plan qui relève plus du pari bancal que du coup de génie dans un final bien trop vite expédié. L'impression de déjà-vu est forte pour quiconque se souvient du dernier Jurassic World.
Au-delà des failles scénaristiques, l'emballage visuel ne sauve rien. Loin d’être inspirée, la direction artistique se contente de recopier un design usé et reconnaissable, empruntant sans vergogne son esthétique aux Indestructibles de Brad Bird, sorti vingt-et-un ans auparavant...
Malgré un casting visiblement investi, la connexion émotionnelle ne prend jamais. Le résultat ? Un voyage sans frissons. On le regarde, puis on l'oublie, sans qu'aucune scène ne reste en mémoire.