N’y allons pas par 4 chemins, ce dernier Marvel ne me laissera pas un souvenir impérissable. L’esthétisme d’un délire rétrofuturiste aux couleurs acidulées ne sauve pas un ensemble vu et revu.
La menace qui plane est de plus en plus énorme et les héros s’en sortent par miracle dans un enchaînement de décisions grotesques : Distorsions de l’espace-temps, téléportations, éjection de trajectoire orbitale autour d’un trou noir. Tout ça pour battre Galactus, un ennemi à l’appétit gargantuesque, dévoreur de galaxies à la recherche d’un nouveau-né magique pour lui succéder car fatigué de sa tâche divine. Donc, comme je disais, pas de surprise.
Malgré tout, le visionnage de ce film m’a invité à me questionner en toute sincérité sur le pourquoi j’en attendais quelque chose et m’a fait voir un peu plus loin. Bon, concernant ma question introspective, la réponse est simple. La vague impression de bons souvenirs laissée par les opus précédents n’était due qu’à la présence dans ces films de Jessica Alba en Mme Storm. Comble de l’ironie, elle incarne un personnage dont l’un des pouvoirs est de se rendre invisible. Quel gâchis. Mais, à bien y réfléchir comment ne pas s’attarder sur la distribution des pouvoirs de nos 4 fantastiques. 3 hommes et une femme. Les protagonistes masculins ont soit la force, soit le feu, deux qualités que l’on attribue facilement aux hommes. Le dernier a quant à lui la possibilité d’étendre à loisir ses membres ( o_O ), capacité qui parle d’elle-même. C’est d’ailleurs le seul à être en couple. Un hasard, je ne pense pas. La femme, elle, a le pouvoir de se rendre invisible. Je renvoie le lecteur à l’allégorie de l’anneau de Gygès pour réaliser à quel point cette capacité est perverse, perversité féminine. Fort heureusement, elle ne s’en sert pas pour faire le mal mais on ne peut s’empêcher de remarquer que par ce pouvoir il s’agit bien de l’invisibilisation de la femme dont il est question. Couplé à cette habilité, la capacité de générer des champs d’énergie protecteur matriciel dont la puissance est renforcée par l’instinct maternel ou la grossesse se rajoute à cette vision archaïque des super héros. Il n’y aucun doute sur l’époque à laquelle ont été créés les 4 fantastiques. Cet instinct maternel constitue également le levier de Galactus pour asservir une jeune femme en menaçant sa famille et la transformer en surfeuse nue d’argent détecteur de planètes comestibles. Moi qui pensais que ces dernières années avaient changé le cinéma, c’est raté.
Bon, le film tente de se rattraper dans ses dernières minutes car le pouvoir des femmes n’est pas qu’une fonction support. Il est même central car Mme Storm défait Galactus avec l’aide « inattendue » de la surfeuse argentée dans un final tragique sacrificiel ultime.
Mais la mère donne la vie à l’enfant et à travers lui vit à jamais. C’est sur ce concept moyenâgeux que se termine et trébuche « les 4 fantastiques, premiers pas »