Quand un gosse prend de la drogue, ça donne à peu près ça

Haa le technicolor. C'est tellement beau. C'est kitsch aussi. Les couleurs sont tellement vives que ça peut très vite tourner au ridicule. Mais il y a des réalisateurs qui parviennent à maîtriser cet effet. D'autres qui par contre ont des projets adéquats par rapport à cette technique. C'est le cas de "The 5,000 Fingers of Dr. T".

Ce qui colle, c'est le scénario complètement absurde et surréaliste : nous sommes dans un rêve d'enfant et il paraît logique que ce soit coloré. Mieux, l'histoire présente un je-ne-sais-quoi de vieille BD ou de cartoon et ces couleurs bien vives renforcent cet aspect pour le plus grand plaisir de nos joyeuses rétines. L'histoire n'est pas pour autant parfaite. En fait, il y a quelques petites chutes de rythme, notamment à cause d'une mise en place musicale longue et souvent avare en nouvelle information (la chanson ne fait que répéter ce qui vient de se dire ou presque). Et puis, cet univers est tellement riche qu'il est dommage de ne pas l'explorer davantage.

Visuellement, c'est donc très beau, ça colle à l'intrigue. Le réalisateur et son équipe ont su donner vie à pas mal de beaux décors mais aussi des personnages très intrigants. L'interprétation est fort théâtrale, mais ça passe avec le sujet. Ce sale gosse effronté amuse la galerie avec facilité. Non vraiment, on peut applaudir l'équipe pour le travail effectué pour rendre cette ambiance. Et puis tous ces effets mécaniques rendent tellement mieux que le numérique. Si un jour un remake voit le jour, il y a fort à parier que la production sombrera dans une horrible 3D.

Bref, "The 5,000 Fingers of Dr. T" est un divertissement fort sympathique mais qui manque de peps au niveau de l'histoire. Dommage.


PS : info ou intox ? à mon oreillette, IMDb me dit qu'un des 150 enfants pour la scène final (150 car pas assez de budget pour en avoir 500) aurait vomi sur le piano, conduisant ainsi une réaction en chaîne avec tous les enfants à vomir chacun à leur tour. A mon avis c'est un gag, mais voilà une anecdote amusante utilisée comme métaphore pour critiquer le film à l'époque.