À bout de souffle, Suzanne ne parvient plus à avancer. Sous peu, elle sera échec et mat. Accompagnée de deux enfants, il ne lui ait pas permis de reculer d’une case. Quelle solution lui reste t-elle, si loin de l’arrivée ? Sans juger son personnage, Nathan Ambrosioni explore les vertiges de l’absence à travers Les enfants vont bien.


Nous aurions déjà pu l’imaginer défiler sur les tapis rouge des plus grand festivals, mais c’est au sein du Festival d’Angoulême – où il remportera le Valois de diamant – que Les Enfants vont bien débutera son envolée. Les retours en ressortent unanimes, ce qui eut la qualité d’éveiller notre curiosité. Ne bouclez pas vos top de l’année trop vite, le mois de décembre et Nathan Ambrosioni ont peut-être des surprises à vous dévoiler.


Partir un jour, sans retour

Toc, toc… après deux ans loin des yeux et loin du cœur, Suzanne fait un retour inattendu dans la vie de sa sœur ainée Jeanne, accompagnée de ses deux enfants. Malgré l’instabilité de leur relation, une forme de vulnérabilité parvient à trouver refuge. La musique, cachée en arrière plan, annonce pourtant déjà que ce semblant de famille s’apprête à vivre un drame. En effet Jeanne n’est pas au bout de ses peines : sa petite sœur a embarqué avec des turbulences plein ses valises. Nathan Ambrosioni ne laisse pas place au doute avec le départ soudain de Suzanne de la maison. Le genre est installé, dans les souliers déjà façonnés par Kore Eda.


« Je voudrais dormir et ne plus penser ». Sur les airs de Petula Park (La nuit n’en finit plus), Suzanne confie son fardeau à son aînée. Morphée semble lui avoir tourné le dos, aggravant l’effondrement intérieur qui la ronge. Si le film parait, à première vue, porter sur l’enfance, il n’est pas ici question d’épouser leur insouciance ni de suggérer une forme de nostalgie autobiographique. Rappelant les traits tourmentés de Paul Mescal dans Aftersun, Les Enfants vont bien traite sans filtre de la perte. Celle d’un proche, certes, avec le départ de Suzanne, mais également la perte de soi, de temps, de repères. La vie semble agir comme un rouleau compresseur sur ces personnages coincés dans une réalité trop lourde pour eux.


Critique de Margot à lire sur https://cineverse.fr/les-enfants-vont-bien-de-nathan-ambrosioni-ma-petite-soeur

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