Les Envoûtés par pierrick_D_

Coline,journaliste parisienne,est envoyée dans un coin paumé des montagnes basques pour y interviewer Simon,un peintre solitaire qui a parait-il vu sa mère apparaître chez lui alors qu'elle était en train de mourir à l'hôpital.Les deux personnages tombent amoureux mais leur idylle va être contrariée par la volonté de la fille de faire se rencontrer son mec et sa meilleure amie,qui a vécu la même expérience que Simon.Pascal Bonitzer réalise des films depuis longtemps,mais hormis l'amusant "Rien sur Robert" avec Luchini,sa filmo reste assez médiocre.Il est le coauteur du scénario avec Agnès de Sacy,adaptant fidèlement une excellente nouvelle de Henry James,"Les amis des amis".Le problème est que cette oeuvre n'est pas vraiment faite pour être portée à l'écran,Bonitzer et Sacy s'y cassant ici les dents.Une atmosphère sombre et délétère prévaut dans ce film lent et trop souvent vide que la musique neurasthénique de Bruno Coulais ne réveille pas.Le temps est gris,Paris est moche,même le Pays Basque parvient à être laid,et les personnages sont stupides et antipathiques.Le script échoue finalement à traiter cette histoire mystérieuse qui recelait un vrai potentiel.Il est question de surnaturel,de capacités extra-sensorielles,de deuils insupportables et de Destin farceur,mais tout ça est dilué au fil d'un métrage apathique qui évite soigneusement de donner la moindre explication claire aux évènements relatés.Ce qui aboutit à ce qu'on ne sache très vite plus à quoi s'en tenir.Ces apparitions ont-elles réellement eu lieu?Les protagonistes mentent-ils?Sont-ils fous?Qui manipule qui?On n'en saura rien,et le rebondissement final viendra bizarrement charger d'un don de perception un personnage qui n'en avait a priori pas.Donc,on n'y comprend rien et c'est fait pour,le récit étant tissé d'indices,d'indécisions,de rendez-vous manqués et de comportements étranges,laissant le spectateur interpréter et échafauder à sa guise des conclusions dans la mesure des pièces éparses présentées.Simon serait sincère,mais ce n'est pas sûr,Azar serait une affabulatrice,ce qui n'est pas certain non plus,et la patronne du journal serait une manipulatrice dont on ne sait pas quel but elle poursuit.Une chose est sûre,l'héroïne est une parfaite conne débile qui s'attache à saboter méthodiquement sa belle histoire d'amour avec sa paranoïa et ses peurs irrationnelles.La distribution est dans l'ensemble plutôt faible,emmenée par la catastrophique Sara Giraudeau.Moche,jouant faux,affligée d'une ridicule voix d'enfant,elle entraîne vers le fond un personnage déjà insupportable à la base.Nicolas Duvauchelle est en revanche très bon en ermite style artiste maudit,affichant présence et autorité,il faudrait juste qu'il parvienne un jour à articuler ses dialogues parce que là c'est pénible à écouter.Nicolas Maury ,le gars de "Dix pour cent",est Sylvain,le rédacteur en chef et meilleur ami de Coline.Hélas l'acteur surjoue si horriblement l'homo efféminé que c'en est totalement ridicule dans le genre folle tordue.Josiane Balasko fait le minimum syndical en patronne de presse intrusive,et l'inconnue Anabel Lopez est gravement insignifiante en copine au funeste sort.Notes et critiques de films de Pascal Bonitzer publiées précédemment:"Cherchez Hortense"-3,"Le grand alibi"-3.Moyenne:3,3.