Morgan de toit
J’aime les films de prison. Ce que j’aime c’est ce sentiment assez paradoxal de liberté qui transpire souvent de ces récits. Les petites choses, les petits trésors qui rappellent de façon aussi...
le 12 févr. 2013
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22
Le film "Les évadés" avait été un flop à sa sortie.
Ce n'est que des années plus tard qu'il a acquis une certaine notoriété.
Me concernant, l'échec initial du film me paraît logique pour essentiellement deux raisons :
1- C'est une fausse "histoire vraie" dans laquelle incohérences/invraisemblances sont légions
Le film tente avec des dates, des lieux très précis de présenter l'histoire comme authentique ; or, il n'en est rien, tout est pure fiction.
L'histoire n'est même pas inspirée de faits réels (autour desquels on aurait brodé), non tout est faux ; rien n'a jamais existé ce qui est aux antipodes de l'approche réaliste du réalisateur.
A ce défaut d'authenticité s'ajoute les incohérences.
Ce que je veux dire, c'est que s'il on écrit une histoire de telle manière qu'elle ait l'air crédible, il faut un tant soit peu s'attacher à ce que le récit soit vraisemblable.
Et là que dire, je comprends bien que l'œuvre est adaptée d'un roman de Stephen King qui est à n'en pas douter une pointure dans son domaine, reste que dans le film les incohérences, les situations capillotractées sont légions.
Il existe même une vidéo dédiée à certains (et seulement certains) faux raccords/incohérences
: https://www.youtube.com/watch?v=3dQCkYhJFJw
La vidéo ci-dessus spoile déjà une incohérence (effectivement indéfendable) de la fin, mais il y en a d'autres :
- En cas de crime passionnel (assassinat dans le cadre d'un adultère) les peines (en France comme aux Etats-Unis) dépassent rarement 10 ans. Par ailleurs, à défaut de preuve (ici il n'y en a aucune puisqu'il est innocent) les Tribunaux (dans le doute et même s'ils condamnent) amenuise la peine. Mais ici le héro prend deux fois perpétuités ce qui n'arrive jamais pour les crimes passionnels où l'on est même pas certain de la culpabilité de l'accusé.
-Qui peut croire qu'un détenu puisse, depuis une cellule, tromper les services de l'état civil au point de se faire créer une seconde fausse identité avec son visage ouvrir une dizaine de comptes bancaires et détourner sous couvert de blanchiment et à l'insu du directeur de la prison près d'un million de dollars sans que ni l'état civil (inventer un acte de naissance fictif c'est fortiche), ni les banques (qui n'ont jamais rencontré leur client), ni le directeur de la prison (il attendait de recevoir les fonds) ne remarquent jamais rien pendant plus de dix ans.
-Qui pense sérieusement que les canalisations pour les eaux vannes (cf. sanitaires) ont un diamètre tel qu'on pourrait ramper à l'intérieur et qui peut imaginer qu'il suffise d'une pierre pour ouvrir ce type de canalisation avec un trou assez grand pour qu'un adulte puisse y rentrer. etc...etc..etc...
Je m'arrête là, mais la liste des incohérences est très longue ; trop longue à mon sens pour qu'on y croit (à ce propos je déconseille un second visionnage à ceux qui avait initialement apprécié le film ; avec un minimum d'esprit critique c'est totalement invraisemblable).
2- Il y a clairement un problème de rythme
Le film est long (2 heures 16), sans doute trop long pour ce qu'il a à dire. Les acteurs sont au niveau, mais on s'ennuie.
Il se passe bien peu de chose à Shawshank, sauf à trouver passionnant l'amitié d'un détenu pour un oiseau ou l'agrandissement de la bibliothèque de la prison.
La mise sous tension du spectateur est presque absente ; le réalisateur préfère se servir de flash-back qui expliquent a posteriori les rebondissements.
Le réalisateur a par ailleurs sans doute voulu traiter certains aspects secondaires du livre pour ne pas trop amputer l'œuvre originale ; malheureusement, un film a des contraintes (minimum 1 heures 30 et maximum +/- 2 heures 30) et on peut très difficilement s'attarder efficacement sur des personnages secondaires comme Brooks sans que le film ne perde en rythme et donc en efficacité.
En synthèse : un beau film (réalisation/un Morgan Freeman à la hauteur) qui pêche en raison d'un manque de rythme évident. Il tente encore maladroitement de rendre réelle/quasi-historique un récit fictif bien trop invraisemblable pour être crédible.
Créée
le 14 oct. 2025
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le 12 févr. 2013
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Les évadés fait parti de ces films qui marquent, pour ma part je ne l'ai découvert que cette année et il est un de mes plus gros coups de cœur (si ce n'est le plus gros) comme quoi SensCritique a le...
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le 21 févr. 2014
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