L’accession de Barack Obama à la tête des États-Unis en 2009 constitue bien d’un certain point de vue la fin du long cheminement des afro-américains vers une reconnaissance de leurs droits mais n'empêche pas que les classes sociales afro-Américaines les plus démunies soient toujours confrontées au racisme et à la discrimination, notamment par certains membres des forces de police américaine.



Une lutte sans fin apparente



Cette lente reconnaissance des droits des afro-américains passent par Hollywood, la télé et le cinéma avec des œuvres plus ou moins marquantes.


Les Figures de l'ombre fait partie de cette liste de films, et il est sûrement le dernier de l'ère Obama.
Oui, le cinéma doit parfois être didactique pour être militant. La ségrégation a longtemps existé aux USA et pour ceux qui ne comprennent pas ce que ça veut dire, ne se rappelle pas ou ne veulent pas se rappeler, certaines scènes du film et certains faits historiques sont là pour nous le rappeler : the West Area Computers, un bureau de la NACA (ex NASA), est composé entièrement de mathématiciennes afro-américaines parce qu'à cette époque, on ne pouvait pas imaginer des noirs et des blancs travaillant ensemble, des noirs et des blancs pissant dans les mêmes chiottes, des noirs et des blanc buvant le même café.


Le film a le bon goût de nous le rappeler, sans en exagérer le pathos, pourtant il y avait matière. Comme il nous rappelle que la lutte pour l'égalité des sexes ne date pas d'aujourd'hui et qu'il reste encore du chemin à faire, aujourd'hui dans le pays des (soi-disant) libertés comme dans celui des droits de l'Homme (et je ne parle même pas des autres dans l'objectif de balayer devant notre porte avant de donner des leçons au reste du monde)



Biopic



Le film, un biopic autour de trois femmes, de trois mathématiciennes noires est formidablement bien interprétées par Taraji P. Henson en tête dans le rôle de l'incroyable Katherine Johnson récipiendaire du Presidential Medal of Freedom, la plus haute distinction civile américaine décernée par Barack Obama en 2015 pour sa contribution au programme spatiale, notamment les évènements relatés dans le film.


Janelle Monáe, qui interprète une mutine et militante des droits civiques Mary Jackson, est un régal pour les yeux et les oreilles. Ce film confirmera le talent d'actrice de cette très grande chanteuse.
Excellente Octavia Spencer, actrice, à mon goût, trop souvent mésemployée (heu néologisme ?...). Elle joue la discrète mais motivée Dorothy Vaughan.



Les blancs



Kevin Costner joue Al Harrison, le chef du programme spatiale. Son rôle est tout de même paternaliste comme si il fallait absolument qu'un blanc donne un coup de main aux noirs pour faire avancer leur cause. C'est selon moi, le défaut majeur du film.


Autre rôle blanc majeur du film, celui de Vivian Mitchell interprétée par Kirsten Dunst, une superviseuse blanche qui, comme nous pouvons en rencontrer souvent, n'est pas raciste, elle le dit : "Je n'ai aucun problème avec les gens comme vous !"
Mais comme beaucoup, Vivien pense que si la ségrégation existe, c'est qu'il doit y avoir de bonnes raisons. Kirsten Dunst est bonne dans le rôle de l'employée raciste qui a une amie noire, sûrement. Un jeu tout en finesse.



Jim



Autre erreur du film, une erreur de casting, du coup. Un mathématicien, Paul Stafford, est interprété par Jim Parson qui est pour les aficionados de la série The Big Bang Theory, le génial Sheldon Cooper. Mais voilà, le personnage que joue Jim Parson n'est pas si éloigné de celui de Sheldon, le racisme latent en plus. Or dans le film, Paul Stafford, Jim Parson, fait des erreurs de calcul, ce qui est impensable de Sheldon. C'est dommage de lui avoir confié un rôle si proche parce que le personnage fera sortir du film, le spectateur moyen (comme moi). Si Jim Parson doit faire du cinéma, ce que je lui souhaite, il devrait faire des rôles diamétralement opposé à ceux qui l'ont fait connaître et adulé du public. Si son agent passe par ici, qu'il n'hésite pas à me contacter en MP, je lui donnerai (vendrai?) mes idées.



En bref



Le reste est bien, c'est bien joué, bien filmé, nous rions souvent, souvent nous sommes choqués, interrogés. Bref, ce film remplit parfaitement son rôle : didactique et militant pour la reconnaissance des droits civiques des afro-américains, les Etats-Unis en ont encore besoin.

Gwangelinhael
8

Créée

le 3 avr. 2017

Critique lue 582 fois

4 j'aime

Gwangelinhael

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