*Eh oui, moi aussi je fais des jeux de mots pourris.
Pour une fois, Jacques Audiard n'abuse pas des gros plans sur les visages. Il nous montre aussi de vastes paysages et ça fait du bien.
Deux frères aussi aimables que la peste et le choléra (en ce moment c'est plus parlant) poursuivent une mission brutale et sanguinaire qui peu à peu se transforme en parcours initiatique et en examen de conscience au contact des individus qu'ils sont chargés de torturer et éliminer: deux utopistes à la mode du XIXème siècle. Le tout se passe sur fond de ruée vers l'or, une période particulièrement sordide et violente.
La lenteur de l'action, entrecoupée d'épisodes de violence brute mais souvent escamotés , donne toute sa densité au film.
Ce western hors norme est, à mon avis, le film le plus abouti de Jacques Audiard, mais c'est aussi une preuve de plus que pour réussir aux Etats Unis, il ne faut pas faire de western quand on n'est pas américain. Sergio Leone lui-même a mis du temps avant d'y être reconnu.