Jubilatoire et inventif : LE film de l'année
Panique à bord ! Un film qui s’inspire des jeux-vidéo ! Vite vite que tous les protecteurs de ce média incompris viennent de leurs références pour fustiger Disney. Après tout ça ne peut être qu’un massacre non ? Vu que c’est destiné aux parents et aux enfants. Détrompez-vous, Ralph casse tout, même vos préjugés.
J’ai moi-même émit quelques réserves, malgré mon enthousiasme de voir mon second média favori incarné sur grand écran. Le film allait-il piocher dans les clichés quotidiens ? Allait-il trop simplifier son contenu ou simplement inclure des références de sorte à satisfaire certains de voir leurs personnages préférés ? Le jeu-vidéo est un média culturel qui prend de plus en plus d’envergure auprès du grand public. De cette façon certains en profitent pour lui cracher à la figure et d’autres essaient de le glorifier, car ils n’ont pas oubliés qu’il avait une histoire. Disney à ici réussi l’incroyable pari de respecter tout un univers sans pour autant le dénaturer et surtout en le rendant accessible au plus grand nombre.
On pourra clairement y voir une ressemblance avec Toy Story mais la simple idée qu’après la fermeture de la salle d’arcade, les personnages de jeux vidéo prennent vie pour aller faire leur bonhomme de chemin, est remarquable. De cette façon il était d’autant plus facile de créer un univers totalement en accord et de le rendre tout de suite plus malléable. Références à profusion, personnages issus des grandes licences (même celles oubliées), univers coloré et pourtant inspiré du monde moderne, le film enivre immédiatement malgré sa simplicité première. Le meilleur dans ce tas de pixels étant sans doute les critiques ou les réflexions émises par les situations rencontrées. S’adressant ici à un public plus en phase avec le média cité, le connaisseur se plaira à retrouver nombre d’idées émises par les joueurs ou la presse (la simplification des jeux, leur côté blockbuster au détriment de l’imagination etc), le tout sans jamais être intrusif envers son auditoire.
Certains diront qu’il perd de sa vigueur dans sa seconde partie, et on ne les blâmera pas. Malgré tout le film reste prenant grâce à l’univers fantastique de Sugar Rush, version sucrée de Mario Kart aux détails hallucinants qui fera jubiler n’importe quelle personne ayant joué à un épisode de la série. C’est drôle, bourré d’humour et surtout d’une inventivité sans failles. On ne demande qu’à y jouer. L’animation de l’univers participant aussi largement à cet effet, celle-ci faisant partie des plus belles que j’ai pu voir dans un film d’animation, allant jusqu’à pousser le vice en animant certains personnages en moins de 10 images secondes. Magistral.
Bref Les Mondes de Ralph est un enchantement. Un film simple et accessible mais qui ne cherchera aucunement à profiter d’un média en constante évolution. Des univers et des personnages attachants, des idées débordantes et une fraicheur bienvenue dans le cinéma d’animation, le film nous prend constamment aux tripes. On passe du rire aux larmes sans jamais s’ennuyer, naviguant entre réflexion, amitié et rêves éveillés. Doté d’une animation irréprochable, le film est un plaisir pour les yeux d’autant plus que le chara design des personnages, autres que ceux des jeux-vidéo, est particulièrement attachant. On jubilera aussi par le fait de ne pas se taper des stars à la con au doublage, permettant aux héros d’avoir une véritable personnalité. Il y aura bien sûr de nombreux pisse froid qui chercheront toujours quelque chose à redire mais il ne faut pas oublier que c’est avant tout un film, pas un manifeste. Sans conteste l’un des films de l’année, à aller voir de toute urgence, petits et grands.