Une suite qui mut(e) l’original

Seconde partie de la célèbre trilogie écrite et réalisée par Larry Cohen, «Les Monstres sont toujours Vivants» est certainement la plus réussie.

Une suite logiquement montée après le succès (tardif) du premier épisode qui surfait à l’époque sur le message «écolo-gynécologique» initiée par Roman Polanski dans son «Rosemary’s Baby»

L’action se situe quelques années après la mort du premier bébé mutant. Frank Davis, le père de cet enfant pas comme les autres a décidé de mener un mouvement illégal de protection de ces affreux rejetons qui commencent à proliférer, contre l’avis du gouvernement qui lui, préfère les éliminer.

Davis estime en effet, qu’ils ne sont pas instinctivement amenés à tuer. Ils ne le font simplement que pour se défendre contre ceux qui leur veulent du mal, ceux qui les rejettent.

Bénéficiant d’un budget plus conséquent, Larry Cohen profite donc de cette séquelle pour développer les thèmes précédemment soulevés, notamment le rejet de la différence, de poursuivre sa critique de la vision chrétienne de la parentalité et sa dénonciation des industries polluantes à l’origine des nombreux changements génétiques.

Si cette suite plus aboutie enterre sans contexte le film original, on regrettera toutefois la simplicité de son intrigue qui ne réserve finalement aucune surprise. Les amateurs de sensations fortes auront également de quoi être déçu. Tout est ici fortement suggéré, on ne voit même quasiment jamais les fameux bébés mutants.

John P. Ryan reprend ici avec conviction le rôle de l’inquiétant Frank Davis. A ses côtés, un fidèle de Coppola, Frederic Forrest, ici pas des plus convaincants devant la caméra de Larry Cohen. Kathleen Lloyd, John Marley et Eddie Constantine viennent compléter le casting.

Pas un grand film, c’est sûr mais une sympathique série B, intelligente et plutôt divertissante. Bien plus en tout cas que l’ultime épisode réalisé 9 ans plus tard par un Larry Cohen peu inspiré.