Explicit gimmicks
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Déçu par "Rancune" et "Taxi Téhéran" je me suis dit : pourquoi pas un nouvel essai ?
Le film n'est pas extraordinaire en soi et, vu en VO, je n'ai pas trouvé qu'une actrice en particulier méritait une palme pour son interprétation car toutes jouent fort bien leurs rôles respectifs. Cela aurait été bien mieux de l'attribuer collectivement aux actrices. Les hommes ? Ils jouent également très bien de ce côté là rien à ajouter.
J'ai eu bien du mal à comprendre l'intérêt d'un tel scénario au départ si simple, surtout avec des longueurs qui font durer le film près de deux heures ce qui peut sembler un peu pénible. Pourtant chaque seconde a du sens. Ces longueurs ne sont pas là pour rien : elles viennent rappeler que notre assassin a une vie d'une banalité sans nom après avoir raté l'accès au statut de martyr durant la guerre, métro boulot dodo diraient certains, qu'il agrémente d'un combat personnel contre un mal qui n'existe pas, et surtout elles permettent de découvrir peu à peu un ancien soldat traumatisé qui ne connait plus ses limites au point d'en devenir un infâme calculateur dans l'exécution de son plan.
La journaliste est là pour donner un point de vue très féministe dans ce pays dont la poligion* rappelle sans cesse la place des femmes aux côtés du mobilier d'intérieur et nous faire douter quant l'issue d'un procès très attendu par l'opinion publique qui apparaît très divisée sur la question comme cela est souvent le cas.
La justice, sans entrer dans le détail de son raisonnement, donne tort à l'assassin et a le mérite de redonner aux femmes concernées par cette sombre affaire, à l'image du film, leur statut de victime, qu'elles soient vivantes ou mortes.
*poligion : mot-valise créé à partir de politique et religion, la séparation entre le spirituel et le temporel étant contraire à l'islam.
Créée
le 3 avr. 2024
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