Il y a de quoi être décontenancé par ce film: le titre et le synopsis laissent présager un huis clos dans lequel l’arrivée d’un homme blessé viendrait faire voler en éclat la mécanique trop corsetée d’un pensionnat de jeunes filles.
On s’attend logiquement à de la tension dans tous les sens (et pas seulement dans le visage de Nicole Kidman): attirance physique vis à vis de l’Homme, répulsion du fait de son statut de nordiste hébergé chez l’ennemi, tiraillements au sein du clan féminin et tempêtes psychologiques chez tout le monde.
Finalement on est vite surpris du rythme où vont les choses: tout est mesuré, pesant mais presque fade.
Tous les éléments qu’on s’attendait à trouver sont pourtant bien là, mais pas aussi marquants qu’on l’aurait voulu. On reste toujours spectateur du drame qui se joue devant nous, on apprécie le soin de l’image, la beauté des scènes, l’atmosphère pesante, mais jamais on ne ressent pas réellement de pitié ou de dégoût face aux proies ou prédateurs éventuels.
Le seul personnage pour lequel on peut éprouver un peu de compassion est celui de Kirsten Dunst, mais on aurait tellement aimé qu’on nous en donne plus.
Il y avait matière à faire tellement mieux qu’on ne peut s’empêcher d’être déçus.
Reste un casting en or qui tient ses promesses et contribue grandement au charme esthétique du film.
Mais la beauté ne fait pas tout et on ne peut s’empêcher de trouver le tout long et un peu vain.