Un cinéma maîtrisé au traitement particulier

S'il y a vraiment un seul défaut à ce film, c'est son titre français (titre original:Road to Perdition), véritablement extrapolé suite à la vision du film. En effet, Perdition est surtout une ville américaine qui aurait pu permettre à Michael Sullivan et à son fils de recommencer une nouvelle vie suite aux drame atroce qu'ils ont connu.
Autrement, le film de Sam Mendes est véritablement maîtrisé. L'interprétation de cadors du grand écran ( Tom Hanks, Paul Newman, Jude Law et Daniel Craig), des plans en osmose avec les émotions fortes du récit et des costumes en or font des Sentiers de la Perdition un trés grand moment de cinéma. Difficile de bouder un tel plaisir quand tous les ingrédients atteignent quasiment la perfection.
La relation de Michael Sullivan avec son fils, la redécouverte de sa paternité en plein drame ainsi que les différentes personnalités de cette pègre irlandaise qui font évoluer le film vers des faces à faces tendus mais toujours distingués sont les temps forts des Sentiers de la perdition.
Le thème de la famille victime collatérale de la pègre a déjà été traité dans la série du Parrain ou encore dans Malavita, mais moins à ce niveau de lecture affectif et dramatique. En effet, le rôle de père de Michael Sullivan renverse son quotidien d'homme de main et le rappelle aux priorités vitales sur l'échiquier de la vie. Lui, qui dézinguait des débiteurs ou des ennemis de circonstance, se retrouve à devoir survivre et à ne pas perdre pied pour son fils de douze ans. La vie réimpose un nouveau cadre, de nouvelles nécessités que père et fils doivent apprivoiser et accepter. Un traitement particulier peu abordé sur grand écran qui permet à Sam Mendes de rajouter une dimension supplémentaire à son film, qui lui évite de devenir un film ordinaire de mafieux et sans originalité.