Il y a des films qui nous inspirent par leur mise ou scène ou leur jeu d'acteur, des films qui, même avec un pitch de départ curieux peuvent susciter la curiosité au fur et à mesure. Et bien là on a l'inverse : la mise en scène classe au départ montre vite son incapacité à soutenir une écriture bancale peu aidée par un jeu d'acteur inégal.
Plus l'histoire se dévoile et plus le ridicule prend le devant. On ne retrouve pas l'intérêt d'un huis clos en raison du montage alterné à la Usual Suspect et l'intrigue me semble assez débile une fois révélée.
Enfin concernant la thématique abordée, là aussi c'est plutôt mauvais. Ça semble parler des méfaits du capitalisme sur la littérature. On peut résumer la réponse à une phrase du film "il n'y a rien de sale dans la réussite". Faire de ton personnage un connard ne permet pas de justifier ce dégoût du succès des bouquins. On nous parle de traductions impressionnantes, pas très subtiles qui ne respectent pas le texte de base sans avoir une idée de la portée ou de la puissance du texte original. C'était supposé être la raison d'être du personnage d'Olga Kurylenko mais c'est totalement flou. On se retrouve avec quelques concepts intéressants mais le résultat est profondément décevant. Ce pamphlet sur la littérature à succès est bien artificiel tant il aborde timidement les vraies thématiques littéraires pour s'amuser à faire interagir différentes nationalités européennes et à te faire un thriller pas très bien écrit.
On saluera la performance d'Alex Lawther par contre on oubliera vite le fantôme d'Olga Kurylenko, le sur-jeu de Lambert Wilson (mais on va mettre ça sur le dos de l'écriture), Frédéric Chau et Sara Giraudeau fidèles à leur jeu habituel. Ricardo Scamarcio traverse le film sans y apporter grand-chose mais il est sympa à voir. Petite surprise pour le reste du casting que je ne connaissais pas comme Maria Leite.


En fait si on étire ce film ça aurait pu faire un peu une série Netflix avec la découverte progressive des personnages et dévoilage du plan au fur et à mesure façon Casa de Papel. Le scénario serait toujours débile mais en série on s'en aperçoit moins.

Magemo
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le 3 févr. 2020

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