Les lumières gothiques de Fritz Lang

Fritz Lang, scénariste et réalisateur allemand prolifique et perfectionniste est aujourd'hui connu pour son "Metropolis" (1927), considéré comme l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma.
Avant de s'y atteler, il a signé quelques autres longs-métrages dont "Les trois lumières".

Fritz Lang qui a aussi écrit le scénario s’est totalement lâché : l’histoire au départ n’est pas du tout folichonne, c’est gothique, macabre au possible mais lorsque nous sommes plongés dans les trois petits récits consécutifs, c’est plus léger, le rythme est vraiment soutenu, le montage rapide, les rebondissements à la chaîne, les dialogues récurrents. Même si l’inévitable rode toujours.
Il y a tout de même un peu d’humour (fort heureusement, dès le début d’ailleurs il y en avait quelques petites touches mais de l’humour noir évidemment) et le réalisateur est arrivé à montrer en image son script : ce qui donne des décors assez impressionnants, des trucages crescendo assez bluffants pour l’époque (dans la partie Chine, le vol en tapis volant, l’armée de mini-soldats ou encore les gardes transformés en cochons (c’est marrant)), on est plutôt émerveillés.
En plus de cela, il y a une interprétation plutôt solide : Lil Davoger qui est de presque toutes les scènes, ayant plusieurs rôles, en plus d’être mignonne comme un cœur est intense et Bernhard Goetzke a le physique et la carrure assez terrifiante pour incarner la Mort et d’autres personnages.
Entre Elle et la Mort il y a une certaine forme de connivence et finalement presque de respect entre eux. Je ne dévoilerais pas la conclusion – qui tarde un peu à venir tout de même – mais ça se finit bien… à la manière d’un conte gothique.
Mais quand tu pense que ce film à près de cent ans et que tu vois le spectacle à l’écran, tu es forcément impressionné.