Salem's Lol
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le 10 août 2011
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Voici ton gros méchant nounours
Ben souhaite écrire sur une maison apparemment hantée et sera embrigadé malgré lui dans une lutte funeste.
L'adaptation télévisuelle de Salem constitue une œuvre de genre notable, dont les qualités se révèlent à l'observateur patient. Cette mini-série transformée en film de 1979, bien que grevé par les contraintes de son format, se distingue par une fidélité au ton de l'œuvre originale, tout en s'émancipant de certains de ses défauts. On y discerne un effort louable pour transposer la menace insidieuse du livre en une horreur visuelle.
Ce qui fait la force de cette transposition, c'est sa capacité à élaguer la frondaison narrative du roman. Là où l'ouvrage s'égarait en de verbeuses descriptions de personnages et de lieux, la caméra de Tobe Hooper se concentre sur l'essentiel, resserrant le récit autour d'un unique protagoniste. Cette concentration du foyer dramatique rend l'histoire plus fluide et plus directe, évitant ainsi les écueils d'une profusion inutile. De fait, c'est l'une des rares adaptations que je préfère au roman dont elle est issue.
La durée du film, qui s'étale sur près de trois heures, loin d'être un défaut, est un atout considérable. Le réalisateur use de cette temporalité pour instaurer une atmosphère d'une lourdeur palpable, une angoisse qui s'infiltre progressivement dans les murs de la petite ville. Cette lenteur délibérée n'est pas un manque de rythme, mais une stratégie narrative qui permet à l'horreur de germer et de grandir, enveloppant le spectateur dans un malaise persistant. L'effroi ne jaillit pas brusquement, mais s'incruste, comme une maladie qui ronge une communauté de l'intérieur.
La réalisation est remarquable pour la manière dont elle donne corps aux cauchemars les plus sombres. Les apparitions des enfants vampires, flottant derrière des fenêtres comme des spectres d'une autre dimension, sont d'une efficacité glaçante et s'impriment durablement dans la rétine du spectateur. De même, l'apparence du Maître des vampires, avec sa physionomie décharnée et ses mains longues comme des serpes, évoque directement l'effigie du Nosferatu de Murnau, conférant à la créature une présence véritablement grotesque. Le choix de ne pas le doter des atours d'un aristocrate, mais de le faire ressembler à une figure de peste, est une décision hautement judicieuse.
Il est cependant déplorable de constater que le film, malgré ses réussites formelles, ne parvient pas à se départir de l'un des plus grands défauts du roman : sa fin. Le dénouement, comme dans l'ouvrage, se révèle insignifiant, dépourvu de toute puissance narrative ou de la moindre étincelle créatrice. La résolution du conflit, par son manque de tension et d'originalité, apparaît comme un point d'achoppement qui obère l'ensemble du métrage. C'est une fin qui, après une telle montée en puissance, laisse le spectateur sur sa faim, comme si l'élan créatif s'était épuisé juste avant la ligne d'arrivée.
On ne jette pas les livres même s’ils sont mal écrits
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de Tobe Hooper
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le 24 août 2025
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