Léviathan par Broyor

C’est un véritable drame russe qui se joue et se déroule devant nos yeux, un drame de la Russie moderne et poutiniste, cette mafia géante dont la corruption monstrueuse est tentaculaire et insidieuse… Quant au reste, ce qui ne tombe pas sous le coup d’oligarques mafieux et de leur clique et méthodes de voyous, la vodka, la grande sainte-vodka s’en charge !

Le gars et sa compagne qui tentent de résister à l’expropriation de leur terrain par le maire corrompu en savent quelque chose… lui qui pour sa part se retrouvera pauvre comme Job et plus accablé par le mauvais sort que Job lui-même (non, pas Steve Jobs, connard, suis un peu…!) alors qu’ironie suprême, même l’église orthodoxe entretient d’excellentes relations avec la mafia locale,euh je veux dire le gouvernement local (aide-toi et le ciel t’aidera… mais aide-moi d’abord).

« Leviathan » est un film très intéressant malgré cette ambiguité vers la fin (il a fait quoi le pauvre gars au juste ? on ne sait pas….) par sa froide ambiance et sa vodka frappée qu’on écluse à chaque occasion… et surtout lorsqu’on a des problèmes ! Mais malheureusement, la lenteur du film est ici quasi rédhibitoire : elle réduit presque à néant -mais pas complètement, Dieu merci- tous ces beaux efforts de dénonciation du pays mafieux et de la patrie vodkaïenne.

En bien moins de deux heures, même en prenant son temps, tout devrait être plié… mais lorsqu’on constate l’état de la mise en scène, laquelle est toujours au bord du coma éthylique, on comprend (mieux) pourquoi le machin dure ses deux heures vingt !

C’est décidément très pénible et lancinant… en plus de mettre en exergue le côté vraiment caricatural de tout ce qui tombe sur la gueule du pauvre gars… franchement ! c’est bien dommage tout ça, camarade réalisateur, alors repose-moi cette bouteille, dourak !