S'il peut toujours compter sur Tim Burton pour apparaître sur les écrans, Johnny Depp peut aujourd'hui aussi compter sur Gore Verbinski, le réalisateur ne lâchant plus l'acteur d'une semelle depuis Pirates des Caraïbes. Ainsi, après Rango, c'est au tour de l'adaptation de la série TV "Lone Ranger" de passer à la casserole. Ne cherchez pas : à l'instar de Dark Shadows, la série originelle n'est jamais parue en France et n'est sorti au cinéma en 1958 qu'un long-métrage méconnu, Le Justicier Solitaire.


C'est donc l'occasion pour le public français de découvrir les origines réinventées de ce héros classique mais sympathique, vigilante masqué accompagné de son fidèle Indien, dans ses aventures au cœur de l'Ouest américain... Blockbuster estival dans toute sa splendeur, Lone Ranger est un western plein d'action et de rebondissements dans la pure tradition des films du genre. Malheureusement, si vous vous attendiez à un Pirates des Caraïbes avec des cow-boys, c'est loupé : le long-métrage n'est pas la bombe espérée et reste au contraire un film très mineur qui s'oubliera très vite.


Car hormis quelques scènes d'action bien torchées et un Johnny Depp à nouveau grimé dans un rôle de composition (je plaisante, Depp fait du Depp), cette nouvelle adaptation reste dans l'ensemble une petite déception. En somme, l'entertainment, soit le principal but du film, est aux abonnés absents : alternant entre buddy movie éculé et western historique au décor un tant soit peu sérieux, Lone Ranger en oublie de vraiment divertir son spectateur, et ce n'est pas les situations déjà vues du "Je t'aime moi non plus" ni de la poignée de scènes pétaradantes qui vont nous faire oublier les faiblesses d'un scénario finalement peu attractif.


Un petit mot sur le personnage féminin principal, incarné par la méconnue Ruth Wilson, elle n'impressionnera personne mais réussira toutefois à conserver son statut malgré la mise en avant mensongère d'Helena Bonham Carter, présente sur l'affiche bien que n'étant qu'un simple cameo. Écrits par les scénaristes du diptyque Zorro et de celui de Benjamin Gates (entre autres), les gags sonnent creux quand ils ne sont pas des copycats issus de leurs précédents scripts ; à croire que le coup du cheval bourré n'a pas suffit dans La Légende de Zorro, triste sort réservé à un autre vengeur masqué auquel le film de Verbinski ressemble énormément.


Pourtant parsemé d'une intrigue alléchante et d'une certaine violence graphique osée pour une production Disney, le long-métrage lorgne plus vers le buddy movie sans réel panache tout en respectant le minimum syndical. Naissance d'un héros oblige, notre Lone Ranger sans charisme est relégué au débutant pacifiste et gaffeur accompagné de son acolyte de fortune indien rigolo-quand-il-reste-sérieux, apprenant à devenir maladroitement le héros-titre... Ainsi, sans forcément être dégueulasse, cette adaptation 2013 baigne globalement dans la rubrique "Ça passe ou ça casse", certains se régaleront de voir Johnny Depp et quelques coups de pistolets tandis qu'autres s'ennuieront légèrement durant ces quelques deux heures de bobine...

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le 6 avr. 2019

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