Une horreur épouvantable

Quel film ! Ce n'est pas tellement sa qualité que je relève mais la façon dont Miller a décidé de faire ce film : on se croirait dans un film d'horreur, un film d'horreur qui s'ignore. C'est-à-dire qu'on suit deux parents qui veulent bien faire en voulant sauver leur fils mais qui du coup le mettent à rude épreuve ; et vu que le fiston morfle pendant un peu plus de la moitié du film, que son état se dégrade et que le réalisateur ne prend pas des pincettes pour montrer sa souffrance, et bine c'est très dur à regarder. C'est presque du torture porn.

Le récit fonctionne ; bien qu'il s'étale sur une longue période, ça passe globalement bien parce que l'auteur ne s'éloigne que très peu de son sujet principal ; ainsi le ressenti des parents passe au second plan et est exploré en quelques rares et justes occasions. Les péripéties sont mises en avant : la quête des parents, aussi folle soit-elle, est ici rendue accessible et ainsi on croit en une possible résolution optimiste. Malgré tout ce que subit le gamin. Le tout reste sans doute un peu trop décousu par moment.

La mise en scène enfonce le clou : un jeu de contraste qui n'est pas sans rappeler le genre épouvante, des maquillages efficaces et une prestation de tous les acteurs, y compris (et surtout) le gosse. Le réalisateur connaît son sujet, sait quoi filmer pour appuyer son propos, les décors sont bien pensés. La BO passe plutôt bien, renforce là où il faut les émotions. Le gros défaut se situe au niveau du montage, avec ces très nombreux fondus au noir qui casse la fluidité de l'action (on sort du film, on se souvient qu'on est face à une télé durant ces brefs moments - je n'ai jamais compris l'attrait pour cet artifice).

Bref, chouette drama horrifique.

PS : waw, alors George Miller sait faire de bons films !