Magic in the Moonlight nous emmène sur la French Riviera, dans les années 20 et en compagnie du duo Colin Firth-Emma Stone. L'alchimie ne semble pas être évidente entre les deux acteurs et on sent que Colin Firth n'est pas très à l'aise dans l'univers de Woody Allen. Par contre Emma Stone est impeccable et est bien plus à l'aise que son partenaire masculin. A l'image de Scarlett Johansson quelques années auparavant, elle rayonne de milles feux sous la caméra de Woody Allen et correspond parfaitement au profil que l'on se fait de l'héroïne allenienne, belle, fraiche et enjouée.
Woody Allen est très économe dans sa mise en scène et par conséquent le film ressemble beaucoup à une pièce de théâtre filmée. Les dialogues teintés d’humour font souvent (mais pas toujours) mouche, ce qui bien souvent (mais pas toujours) nous sauve de l'ennuie. De plus le tout est léger et charmant, mais un peu trop léger à mon goût. Les beaux paysages et la reconstitution des années 20 est très réussie, les images sont léchées, mais un manque de rythme rend le tout bien trop ennuyeux par moment. Le scénario tourne en rond autour de la question de la croyance et la confrontation entre Colin Firth "le rationnel" et Emma Stone "la croyante" s'essouffle trop vite.
Dans Magic in the Moonlight, on comprend très vite que le personnage incarné par Emma Stone n'est pas si croyante que ça et qu'elle s'amuse de ce magicien (Colin Firth) aigri, misanthrope et rationnel. On espère que le film nous réserve des surprises sur la fin, mais non elles ne viennent jamais. Woody Allen est un réalisateur très méthodique, il expose sa théorie, mais au final il s’enfonce dedans. C'est que le réalisateur new yorkais a alors 78 ans lors du tournage du film et ça se ressent, il peine à retrouver la fougue de ses premiers films.
La recette allénienne ne prend pas cette fois-ci et le cru 2014 se révèle être un peu décevant, pas totalement raté mais bien loin du meilleur que ce que peut nous offrir Woody Allen.