Désormais, regarder un Woody Allen équivaut pour moi à un rendez-vous administratif, le genre bien chiant mais dont on ne peut échapper. On y va, on espérant que cela passe vite et qu'on ne nous fera pas trop chier. Si celui de l'année précédente m'avais laissé avec un faux espoir (le lourd Blue Jasmine), celui-ci me donnait déjà envie de courir très loin. Mais bon, quand faut y aller, faut y aller.
Sans surprise, le cinéaste déroule une intrigue neurasthénique d'un autre âge, jouant une fois encore la carte de la nostalgie et du duo mal assorti qui va passer la première partie du film à se renifler l'arrière-train en se jetant des douceurs à la figure, avant de finir ensemble dans la seconde moitié. Rien de neuf donc, et ce n'est pas le milieu de la prestidigitation, à peine effleuré, qui va changer la donne.
Cabot jusqu'à l'excès, Colin Firth semble un peu trop content d'être là (genre "je suis dans un Woody Allen !!!"), pendant qu'Emma Stone joue principalement de sa jolie frimousse malicieuse. Le reste du casting est tout bonnement transparent, n'ayant pas assez de grain à moudre pour donner de l'épaisseur à leurs personnages.
De cet opus fainéant et ennuyeux, on ne retiendra que les jolis paysages de la Côte d'Azur et la superbe photographie de Darius Khondji. C'est peu mais c'est toujours ça à prendre en attendant mon prochain rendez-vous avec un cinéaste que j'aimais par-dessus tout mais qui m'ennuie désormais profondément.