Bon, à la base je devais aller voir le dernier Fincher, mais je me suis retrouvé dans la salle avec Allen... Et vu la bande annonce pas passionnante, mes expectatives n'étaient pas bien hautes. Spoiler alert : j'avais raison...
Rapidement pour l'histoire : dans les années 20 un fameux magicien anglais est amené à aller dans le sud de la France pour voir une médium prodigieuse qui vit chez une famille de riches british oisifs.
J'annonce tout de suite la couleur : s'il n'était pas signé Allen, on ne parlerait pas de ce film complément banal. Il faut dire que le luron ne se tue pas trop à la tâche et nous propose une réalisation "robinet d'eau tiède".
Composition des plans d'une banalité affligeante, presque aucun mouvement de caméra et un directeur de la photo probablement en vacances et qui s'est dit que les paysages de Provence suffiront, autant de petits détails qui rendent le film visuellement affreusement monotone...
Ce défaut est d'avantage souligné par le montage grossier en scénettes parfois très courtes et qui s'enchaînent sans grande logique, les éclipses temporelles et spatiales sont elles même éclipsées (eclipseception) ce qui perturbe la lecture fluide de l'histoire. Allen se contente de transitions en simples plans souvent fixes avec un vieux morceau de jazz par dessus, tout le temps ! jusqu'à plus soif ! comme pour rappeler au spectateur (qui s'endort) que nous sommes dans les années 20... On a compris.
Bref, un réalisateur flemmard qui laisse son équipe technique et artistique se tourner les pouces et laisse tout le boulot de l'intention et de l'expression de l'histoire aux seuls acteurs qui se débrouillent comme ils peuvent dans leurs très beaux costumes mais c'est insuffisant.. On notera par exemple la scène de l'observatoire ou surtout celle de l'hôpital qui marquent normalement 2 tournants du film mais tombent à plat à cause de la neutralité de la réalisation.
Dommage car les acteurs se débrouillent bien et auraient sans doute fait mouche si c'eut été une pièce de théâtre. Firth nous campe une espèce de Sheldon Cooper assez délicieux dans son dédain et son raisonnement toujours sensé pas romantique pour 2 sous et Emma Stone est assez attachante et marque beaucoup de points dans la catégorie mignonicité.
Enfin bon, voilà quoi Woody Allen nous signe un film grosse flemme qui montre qu'il accorde plus d'importance à ses dialogues (châtiés et assez complexes) qu'il aime visiblement beaucoup écouter ... Mais le problème c'est qu'il en oublie la caméra, et le reste ; Et le spectateur pendant ce temps s'ennuie poliment, mais toutefois avec le sourire.
Ps : A la fin c'est long, surtout au début