Deuxième expérience Allen pour moi (la première étant Blue Jasmine) et changement de style. Du drame psychologique, on passe à la comédie maligne un tantinet niaise. Pour le plaisir de nos yeux.
Woody Allen se métamorphose ici en dandy anglais, que l'on connait sous le nom de Colin Firth : dépressif, rationaliste, et désespérément pessimiste. Toute la classe anglaise est dans cet acteur qui porte le film, parfaitement épaulé par une Emma Stone en état de grâce, bulle de fraîcheur sous le soleil rasant de la Provence, sublimée par la sublime photo de Darius Khondji (qui distille avec sa caméra des petits messages inaperçus) et un travail d'éclairage éblouissant (c'est le cas de le dire !)
L'histoire qui s'avère une simple comédie romantique s'avère légèrement plus tendue, montrant le parcours philosophique de ce rationaliste qui au contact de l'amour va se voir profondément chamboulé. L'amour est intelligemment traité ; pas nunuche, refusé par les personnages mais, dans un scène finale plus qu' étonnante (on n'a rien à dire de plus c'est vrai, l'histoire est juste... finie) qui éclabousse dans toute la pièce (ensemble très théâtral).
Décors, costumes et musiques nous replongent dans ces formidables années folles joliment dépeintes, à la manière d'un Minghella dans "Le Talentueux Mr. Ripley" (même si l'intrigue se déroulait alors dans les années 50).
Bref, pas grand chose à dire : c'est mignon, c'est drôle et intelligent, c'est léger et ça réchauffe le cœur en ces temps d'hivers glacés. Mais ça va pas beaucoup plus loin.